L’utilisation d’une IA comme ChatGPT au travail peut avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale des employés, avec un fort sentiment de solitude, une insomnie et une tendance à l’alcoolisme. C’est ce que révèle une étude alarmante menée dans le monde entier…
Avec le lancement d’outils récents comme ChatGPT, l’intelligence artificielle a rapidement transformé le monde du travail.
Dans tous les secteurs, de nombreux professionnels l’utilisent pour automatiser leur travail. Cette technologie est si efficace qu’elle pourrait même faire disparaître 80% des emplois en quelques années selon certains experts.
Toutefois, une nouvelle étude publiée dans le Journal of Applied Psychology révèle que les conséquences négatives sont loin de s’arrêter à ce grand remplacement du travail humain.
ChatGPT rend seul, insomniaque et alcoolique
Un groupe de chercheurs a découvert avec stupeur que l’IA peut avoir un lourd impact émotionnel sur le psychisme des travailleurs. Plusieurs signes alarmants semblent indiquer l’instabilité mentale de nombreux individus.
Ainsi, même si l’intelligence artificielle ne vole pas le travail d’une personne, son utilisation régulière semble accroître le sentiment de solitude, l’insomnie et la consommation d’alcool.
Bien qu’ils soient physiquement présents sur leur lieu de travail, certains participants à l’étude souffrent de solitude en conséquence directe de leurs interactions fréquentes avec l’IA éliminant le besoin de contact humain.
En guise d’exemple, les chercheurs citent des activités autrefois banales comme demander l’opinion d’un collègue sur une solution proposée à un client. Désormais, un système IA peut prodiguer ce deuxième avis de façon instantanée, et souvent plus pertinemment.
Ainsi, les interactions plus fréquentes avec l’IA peuvent conduire les employés à se sentir déconnectés socialement des autres. C’est pourquoi l’utilisation d’un chatbot comme ChatGPT peut mener à un fort sentiment d’isolement.
Des résultats semblables partout dans le monde
Cette étude consiste en quatre expériences menées aux États-Unis, à Taiwan, en Indonésie et en Malaisie. À chaque fois, les employés ont été séparés en deux groupes : l’un devait éviter d’utiliser l’IA pendant trois jours, et le second devait interagir avec aussi souvent que possible.
En Indonésie et en Malaisie, le second groupe a beaucoup souffert de solitude et d’insomnie. À Taiwan, parmi les 166 ingénieurs d’une entreprise biomédicale, la consommation d’alcool a également explosé au sein du groupe convié à utiliser l’IA.
Selon Pok Man Tang, chercheur à l’Université de Géorgie et principal auteur de l’étude, « l’avancée rapide des systèmes IA engendre une nouvelle révolution industrielle qui transforme rapidement le monde du travail avec de nombreux bienfaits, mais aussi des dangers inconnus, incluant des dégâts physiques et mentaux sur les employés ».
Toutefois, l’étude souligne que les réactions à l’usage de l’IA varient d’une entreprise à l’autre. Et malgré les conséquences néfastes, les employés utilisant l’IA se sont révélés plus réceptifs et serviables envers leurs collègues. Il pourrait s’agir d’une réaction à la solitude accrue et au besoin d’interactions humaines.
Vers une pandémie de troubles mentaux ?
Comme le rappelle Tang, « les humains sont des animaux sociaux, et l’isolation au travail avec les systèmes IA pourrait se répercuter sur la vie personnelle des employés ».
Il semble donc important que les entreprises s’assurent que leurs employés n’interagissent pas uniquement avec l’IA et les logiciels. L‘interaction sociale doit rester prioritaire.
Déjà à l’heure actuelle, les troubles psychologiques sont en forte hausse aux États-Unis où plus d’un adulte sur cinq décrit sa santé mentale comme « passable » ou « médiocre » selon un rapport publié en 2022 par CNN.
De même, en France, un sondage mené par OpinionWay indique que 77% des travailleurs se considéraient en bonne santé mentale avant la pandémie de Covid-19 contre environ 50% seulement depuis.
En cas d’utilisation immodérée de cette nouvelle technologie, les chercheurs craignent une crise de la santé mentale au travail à l’échelle mondiale…
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