Ces chercheurs ont écrit leurs études avec ChatGPT, et viennent de se faire griller

Ces mots abondent et trahissent dans les publications scientifiques. C'est fou comment les chercheurs abusent du chatbot génératif.

Les chercheurs s'appuient de plus en plus sur ChatGPT pour rédiger des publications scientifiques. C'est le constat de ce bibliothécaire britannique après avoir analysé des millions de papiers de recherche. L'intelligence artificielle abuse des mots du langage soutenu comme “méticuleux” ou “louable”. C'est ce qui trahit son utilisation.

Andrew Gray travaille comme bibliothécaire à l'University College de Londres. Son année 2023 s'est résumée à passer en revue cinq millions de publications scientifiques.

La place grandissante de l'intelligence artificielle dans la littérature scientifique ne fait aucun doute pour lui. L'augmentation de l'utilisation de certains mots en est le marqueur.

Jusqu'à 137 % de hausse pour certains mots

Le boom de l'intelligence artificielle est en train de bouleverser — mais également pour les prochaines années — la recherche scientifique. Les IA génératives possèdent des capacités remarquables pouvant accélérer plusieurs découvertes scientifiques.

Mais qui avait prévu leurs influences sur la littérature scientifique ? Personne.

Les modèles d'intelligence artificielle prêtent aujourd'hui aux chercheurs un vocabulaire qui ne leur était pas familier auparavant. L'usage de certains mots a pratiquement explosé.

En effet, les termes “méticuleux” et “louable” sont respectivement devenus 59 % et 83 % plus fréquents dans les publications scientifiques. Le mot “complexe” s'utilise davantage de 117 %.

Pour le cas de l'adverbe “méticuleusement”, le bibliothécaire de l'University College de Londres parle d'un usage excessif. Son utilisation a augmenté de 137 %.

Envergure de la participation de ChatGPT dans les publications scientifiques

Il faut savoir que les chercheurs n'utilisent pas que ChatGPT pour la rédaction de leurs études. Ils peuvent également solliciter d'autres grands modèles de langage tout aussi performants.

Quoi qu'il en soit, ce sont des dizaines de milliers de scientifiques qui font usage de ces outils comme aide à la rédaction. Cela concerne au moins 66 000 papiers de recherche.

Néanmoins, les cas où l'IA générative rédige l'intégralité de l'article restent très rares, note Andrew Gray dans le quotidien espagnol El País.

Les chercheurs s'appuient sur les modèles d'IA de manière appropriée, suppose le bibliothécaire britannique. Ces outils leur servent à peaufiner leurs textes et à corriger les fautes. Ils facilitent également la traduction en anglais.

L'IA pour également évaluer les publications scientifiques ?

Le rôle grandissant de l'intelligence artificielle dans la littérature scientifique, Andrew Gray n'est pas le premier à en faire le constat. C'était déjà le postulat d'une équipe de l'université Stanford en mars dernier.

Dans une nouvelle recherche, James Zou et ses collègues mettaient en évidence l'utilisation disproportionnée de certains mots à connotation positive par les grands modèles de langage.

Les outils comme ChatGPT ne servent pas qu'à rédiger des publications scientifiques. Les examinateurs s'appuient également sur eux pour leurs évaluations.

L'équipe de Stanford a passé en revue les évaluations par les pairs de deux conférences internationales sur l'intelligence artificielle. Le mot “méticuleux” était 35 fois plus présent.

Le journal Nature et ses différentes éditions sont considérés comme la référence en matière de publications scientifiques. Les chercheurs de Stanford ont également analysé les évaluations par les pairs du journal.

Celles-ci ne comportent aucune trace significative de ChatGPT. Le recours aux modèles d'IA pour les évaluations semble être le propre des revues scientifiques moins prestigieuses.

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1 commentaires

1 commentaire

  1. Selon le contenu de l’article, les chercheurs n’utilisent l’assistant, ils l’utilisent pour son meilleur usage qu’il soit: reformuler le texte pour qu’il soit llus idiomatique. Il faut se souvenir que la science s’écrit en anglais et la grande majorité des chercheurs ne sont pas anglophones. Oui on parle et on sait écrire en anglais, mais il est mieux de demander de vérifier la formulation, à contenu sémantique équivalent. Un modèle de langage aussi performant est totalement approprié pour cet usage. Et d’ailleurs l’article le dit vers la fin…

    Le titre et le ls premières cet article trompe lecteur à ce sujet

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