La Chine utilise désormais le Big Data pour arrêter les terroristes potentiels avant qu’ils ne passent à l’acte. Un algorithme prédictif se base sur de nombreuses données diverses pour détecter un comportement suspect et permettre aux autorités de procéder à l’arrestation. Un processus vivement critiqué par l’association Human Rights Watch.
En 2016, une subsidiaire du China Electronics Technology Group annonçait qu’elle allait travailler en collaboration avec le gouvernement de Xinjiang, en Chine, pour combattre l’extrémisme religieux. Pour ce faire, la firme promettait alors d’utiliser le Big Data pour analyser le comportement des citoyens et détecter toute activité suspecte pour la signaler aux autorités.
La Chine aurait procédé à plusieurs arrestations d’extrémistes potentiels détectés par le Big Data
En mars 2018, l’association HRW (Human Rights Watch) dévoile que plusieurs personnes ont été arrêtées par les autorités après avoir été suspectées par un logiciel d’analyse prédictive. Selon deux sources anonymes, ces personnes seraient actuellement détenues au sein de « centres d’éducation politique ».
Le logiciel prédictif en question combine de nombreuses données en provenance de sources diverses : caméras de surveillance, enregistrements médicaux, relevés bancaires… ces différentes données sont utilisées pour déterminer si une personne présente le profil d’un terroriste potentiel.
Human Rights Watch dénonce une violation des droits de l’Homme
Selon HRW, cette utilisation du Big Data et des technologies prédictives par la Chine viole les droits de l’Homme. L’association juge également que ce programme permet aux autorités et au gouvernement de détenir des personnes de façon arbitraire. Alors que la Chine a commencé à mettre en place un système de notation des citoyens lié au Big Data, ce nouvel usage rappelant le film Minority Report a de quoi inquiéter.
La région de Xinjiang subit des vagues de violence depuis plusieurs années, notamment à cause des tensions entre le peuple majoritaire des Han et la minorité musulmane des Uighur. HRW soupçonne le gouvernement d’utiliser le Big Data pour cibler spécifiquement cette minorité.
Interrogé par Reuters, le porte-parole du gouvernement de Xinjiang affirme que ces arrestations n’ont tout simplement pas eu lieu. Le gouvernement reconnaît toutefois l’existence de ce programme, et affirme avoir pu arrêter plusieurs voleurs, ainsi que des Uighur ne respectant pas la loi. Le Ministère de la Sécurité Publique quant à lui refuse de s’exprimer à ce sujet.
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