Coup de tonnerre sur le marché du Cloud Computing ? IBM annonce l’acquisition de Red Hat pour 34 milliards de dollars. Une décision audacieuse, censée lui permettre de se hisser parmi les leaders du secteur aux côtés d’Amazon Web Services et Microsoft Azure.
Depuis que Ginni Rometty a pris le rôle de CEO chez IBM, en 2012, le chiffre d’affaires de l’entreprise a diminué de près d’un quart. Pour cause, la firme américaine fondée il y a 107 ans peine à concurrencer les entreprises plus jeunes du secteur de la technologie. Ses ventes de hardware, logiciels et services sont restées sur le déclin pendant six ans et ne commencent à remonter que depuis peu.
Les tentatives de Rometty pour réorienter IBM vers les technologies d’avenir telles que le Cloud, l’intelligence artificielle et la cybersécurité n’ont pas toujours porté leurs fruits. En ce qui concerne le Cloud Computing, particulièrement, IBM est à la traîne face aux leaders du marché comme Amazon Web Services et Microsoft Azure.
Au troisième trimestre 2018, les revenus générés par le Cloud d’IBM ont augmenté de 10% pour atteindre 4,5 milliards de dollars. Cependant, il s’agit d’un ralentissement par rapport au second trimestre où la croissance enregistrée atteignait 20%. Les investisseurs ont donc été déçus.
Cloud : IBM estime que l’acquisition de Red Hat va bouleverser le marché
Toutefois, IBM n’a pas dit son dernier mot et compte bien se hisser parmi les géants du Cloud. Ce 29 octobre 2018, la firme annonce l’acquisition de Red Hat pour 34 milliards de dollars. Il s’agit de l’acquisition la plus chère de l’histoire d’IBM.
Pour rappel, Red Hat développe et fournit des logiciels et services open source pour les entreprises. Elle est principalement connue pour son système d’exploitation Red Hat Enterprise Linux, sur lequel reposent de nombreux serveurs de Data Centers.
Elle développe aussi de nombreux services permettant aux entreprises de développer des plateformes » Cloud-like » sur leurs propres Data Centers ou de gérer leurs applications exécutées sur de multiples services Cloud différents. Parmi ces produits, on compte le logiciel OpenShift dédié aux containers Linux. En 2012, Red Hat est devenu le premier fournisseur de logiciels open source à surpasser le milliard de dollars de revenus.
Suite à cette acquisition historique, Red Hat va rejoindre la division » Hybrid Cloud « (cloud hybride) de IBM. Selon le géant américain, les services de Red Hat vont permettre à davantage d’entreprises de migrer vers le Cloud.
La CEO estime que la plupart des entreprises n’ont effectué cette transition qu’à 20%, et que les 80% restants vont leur permettre d’exploiter tout le potentiel du nuage pour stimuler leur croissance. Selon elle, c’est la fragmentation du marché et le caractère fermé des différents fournisseurs qui freinent la migration des workloads vers le nuage. La portabilité des données et applications est une tâche trop complexe, et la sécurité au sein d’un environnement multi-cloud n’est pas suffisamment élevée.
De par leur approche ouverte, IBM et Red Hat comptent permettre aux entreprises de migrer plus facilement leurs applications vers le nuage en toute sécurité. Ainsi, d’après Rometty, cette alliance va bouleverser le marché du Cloud dans son ensemble.
Les deux entreprises comptent faire accélérer l’adoption du Cloud hybride et permettre à leurs clients de créer des applications natives plus rapidement. La portabilité et la sécurité des données et des applications au sein d’environnements multicloud publics et privés seront renforcées.
De son côté, le CEO de Red Hat, Jim Whitehurst, estime qu’IBM va permettre à son entreprise d’atteindre une plus large audience. En outre, il assure que la dévotion de Red Hat à l’innovation Open Source sera préservée par IBM.
https://www.youtube.com/watch?v=AxNOrs-Qe6w
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