Dating et Big Data : le match parfait ? A l’heure où les applications de rencontres connaissent un succès de plus en plus phénoménal, découvrez comment l’analyse de données a littéralement transformé les rencontres amoureuses.
C’est enfin l’été ! Comme chaque année pendant les beaux jours, de nombreuses rencontres se profilent à l’horizon… toutefois, en 2018, il n’est plus vraiment question de trouver l’amour dans les bars, sur les plages, dans les boîtes ou dans les rues. De nos jours, la mode est au » data-driven dating « .
Selon un sondage BVA publié en 2016, 28% des jeunes français âgés de 18 à 25 ans utilisent les sites de rencontre. A l’échelle mondiale, d’après IBIS World, l’industrie du dating en ligne aurait passé la barre des 3 milliards de dollars en 2017.
De même, selon un sondage menée par la Berkeley School of Information, en 2017, 59% des gens considèrent que les sites web et applications mobiles sont une bonne façon de faire des rencontres. Pour beaucoup, ces plateformes représentent une opportunité de rencontrer le partenaire idéal, loin des déceptions et des mensonges des rencontres du monde réel.
Quels sont les sites de Dating qui utilisent le Big Data ?
On compte aujourd’hui de très nombreux sites et applications de rencontres. Le leader incontesté du marché est évidemment Tinder, dont l’application mobile fédère 50 millions d’utilisateurs. Selon une étude publiée par l’UC Berkeley, ce nombre d’utilisateurs représente 1 milliards de » swipes » et 12 millions de rencontres par jour.
D’autres applications comme OkCupid, Zoosk, Hinge, Happn, Badoo ou Bumble rencontrent aussi un franc succès. Toutes ces différentes plateformes proposent des concepts différents, mais partagent un point commun : elles utilisent le Big Data pour permettre aux utilisateurs de trouver le » match parfait « .
Data-driven dating : comment ça marche ?
Sur ces sites et applications, les rencontres sont orchestrées par des algorithmes, des statistiques et des données collectées. Par exemple, le site Match.com estime avoir collecté un total de 70000Go de données sur ses utilisateurs depuis sa création.
Chaque application collecte les données de façon différente. La plupart du temps, les informations sur les utilisateurs sont agrégées par le biais d’un questionnaire sur les goûts et les centres d’intérêt. Le nombre de questions varie grandement d’une app à l’autre. Dans certains cas, plus de 400 questions sont posées à l’utilisateur.
Pour compléter ces questionnaires, certains services collectent des données en provenance de sources externes : historique de navigation web, historique Netflix, historique d’achat sur Amazon… l’objectif étant de dresser un portrait complet de l’usager.
Les données ainsi rassemblées sont ensuite analysées, puis compilées dans une base de données relationnelle ou NoSQL. Des algorithmes sont ensuite utilisés pour organiser les données et suggérer à l’utilisateur le partenaire idéal en fonction de ses points communs. Chaque application utilise ses propres algorithmes, et donc une méthode différente.
De plu en plus d’applications de dating utilisent par ailleurs la reconnaissance faciale pour trouver des partenaires potentiels ayant une ressemblance physique avec les précédents » matchs » de l’utilisateur. Grâce à la technologie du Deep Learning, une application comme Badoo apprend à identifier les caractéristiques faciales en analysant de nombreuses images de visages humains : forme du nez, couleur des yeux… il suffit alors à l’usager d’uploader une photo de son ex ou de la personne qu’il rêve de rencontrer, pour que l’application lui suggère une personne ressemblante.
Le romantisme et le dating en ligne sont-ils incompatibles ?
Vous l’aurez compris, ces applications data-driven ne laissent plus vraiment de place au hasard, à la spontanéité ou au coup de foudre. Tout est minutieusement calculé pour vous permettre de trouver la personne qui vous correspond. De fait, on pourrait penser que ces services signent la mort du romantisme.
Cependant, ces applications se contentent de permettre à deux personnes de se rencontrer. Par la suite, c’est en fonction de la façon dont se déroule le premier rendez-vous, des affinités et de la teneur des conversations que les deux intéressés décideront ou non de poursuivre l’aventure.
Le point faible du dating data-driven
Le principal point faible du dating data-driven est sans aucun doute la triche. En effet, de nombreux utilisateurs de Tinder et consorts tendent à mentir lorsqu’ils remplissent le questionnaire à l’inscription. Par exemple, selon un article publié par la BBC, les hommes mentent souvent sur leur âge, leur taille et leur salaire. Les femmes quant à elles tendent à mentir sur leur âge et leur poids. Selon une étude menée par Pew, 81% des utilisateurs de sites de rencontre ont menti au moins une fois en complétant leur profil.
Certains vont jusqu’à utiliser le code informatique et le traitement naturel du langage pour manipuler le traitement des données effectué par l’application. Or, cette tricherie pose problème car les algorithmes se basent sur des données falsifiées pour organiser des rencontres parfaites.
Dating et Big Data : attention aux fuites de données !
Les sites et applications de rencontres détiennent de nombreuses informations sensibles à votre sujet. En cas de cyberattaque, ces données confidentielles peuvent être dévoilées.
Vous vous rappelez sans doute du scandale de la fuite de données Ashley Madison, survenue en 2015. Ce site était entièrement dédié aux rencontres entre personnes mariées, et plus de 32 millions d’infidèles ont été exposés au grand jour. Des familles entières ont été brisées par cette cyberattaque. Soyez donc très prudents et gardez en tête que toutes les informations que vous confiez aux sites de rencontres pourraient un jour être rendues publiques.
Et vous, êtes-vous pour ou contre les rencontres data-driven ?
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