Pourquoi les Deep Fakes IA sont une grave menace pour nos démocraties

Pourquoi les Deep Fakes IA sont une grave menace pour nos démocraties

Les Deep Fakes ont exacerbé la capacité de déformer la réalité, ce qui représente un risque pour les démocraties et la sécurité nationale. Cette technologie expose les personnes et les organisations à de nouvelles formes d'exploitation, d'intimidation ou encore de sabotage.

Deep Fake : qu'est-ce que c'est ?

Deep Fake combine les mots « deep » et « fake ». Deep fait ici référence à la technologie d'IA impliquée, connue sous le nom d'apprentissage profond ou Deep Learning. Fake signifie « faux ».

Les Deeps Fakes sont des images, des vidéos et des enregistrements audio falsifiés, créés à l'aide de logiciels. La plupart du temps, les visages des gens se superposent aux corps des autres, ou leur silhouette réelle est modifiée de telle manière qu'elle semble dire et faire quelque chose qu'ils n'ont jamais fait.

Beaucoup attestent des aspects bénéfiques des Deep Fakes. Cette technologie ouvre par exemple de nouvelles opportunités pour les artistes, la visualisation numérique dans les écoles ou les musées et dans la recherche médicale (pour n'en citer que ces domaines). C'est aussi un atout clé dans l'industrie du divertissement.

Néanmoins, cette facette de l'IA représente une menace pour la cybersécurité en facilitant par exemple l'usurpation d'identité. Par ailleurs, les observateurs craignent que les Deep Fakes ébranlent les fondements mêmes des démocraties.

Deep Fakes : quels risques pour nos démocraties ?

Des acteurs malveillants créent aujourd'hui des Deep Fakes à des fins de désinformation, souvent dans un contexte d'élections. Par ailleurs, cette technologie d'IA est également de plus en plus utilisée pour cibler, par exemple, les journalistes et les dissidents.

Ces Deep Fakes permettent aux individus de créer rapidement de fausses informations. Ces dernières  peuvent nuire personnellement à un homme politique. Elles peuvent aussi influencer les chances d'un parti aux élections. Globalement, cela nuit à la confiance dans les institutions démocratiques en général.

Les démocraties reposent sur la liberté d'expression, les points de vue alternatifs, les vérités inconfortables et l'échange ouvert d'idées, même si cet échange est souvent difficile. L'évolution rapide de la désinformation ces dernières années a révélé que le fondement de la démocratie est à la fois sa plus grande vulnérabilité.

Les experts mettent en garde contre une infocalypse (terme utilisé par Jarno Duursma, un tech-expert néerlandais). Au train où vont les choses, nous risquons de plus pouvoir compter sur nos yeux et nos oreilles pour juger de la réalité.

Nourrir des préjugés et renforcer des croyances infondées

Tant que les plateformes de médias sociaux et leurs algorithmes de sélection de contenu resteront opaques et non réglementés, et qu'un nombre croissant de citoyens dans les sociétés démocratiques comptent sur les médias sociaux comme principale porte d'accès à l'information, les Deep Fakes seront forcément utilisés pour nourrir des préjugés et renforcer des croyances infondées.

Les démocraties naissantes dans les pays en développement seront les plus durement touchées par les dangers des Deep Fakes. Les gouvernements de ces pays manquent souvent de ressources et d'expertise pour lutter contre la propagation de la désinformation dans toutes ses dimensions.

Mais il existe des moyens de réagir. Une presse vigilante et critique restera un facteur clé dans la détection des canulars numériques. L'aide viendra également de la progression des logiciels de détection des Deep Fakes. Il en est de même pour les processus visant à potentiellement réglementer ce type de contenu

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