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Covid-19 : une loi autorise la police à utiliser les données de traçage à Singapour

Ce qui devait arriver arriva. Le gouvernement de Singapour propose une loi autorisant l’utilisation des données de traçage de cas contacts COVID-19 pour résoudre les enquêtes criminelles les plus graves. Une pratique bientôt adoptée en France ?

Toujours à la pointe de la technologie, Singapour fut l’un des premiers pays à déployer une application de traçage des cas contacts de COVID-19. Similaire à l’appli française  » TousAntiCovid « , cette plateforme a été téléchargée par près de 80% des citoyens de la cité-Etat.

Malheureusement, en janvier 2021, un véritable scandale a éclaté autour de l’application. C’est à cette date qu’il a été découvert que les données de traçage COVID-19 sont utilisées par la police pour résoudre des enquêtes criminelles. Elles ont notamment été exploitées pour élucider un meurtre.

Auparavant, un ministre avait pourtant affirmé que ces informations confidentielles ne seraient utilisées que pour enrayer la propagation du virus. Cette révélation a donc suscité une vive polémique et une méfiance à l’égard du gouvernement.

Face à la controverse, le gouvernement a admis son erreur à travers un communiqué publié lundi 1er février 2021. Les dirigeants reconnaissent qu’ils auraient dû préciser que ces données ne faisaient pas exception dans le code criminel de Singapour…

Afin de mettre fin au scandale, une proposition de loi vient d’être émise auprès du parlement. Elle propose de formaliser l’usage des données de traçage dans les enquêtes pour les crimes les plus graves, comme les meurtres, le terrorisme, le kidnapping ou les agressions sexuelles.

Singapour veut légaliser l’usage des données COVID-19 par la police, après avoir été pris la main dans le sac

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Le communiqué du Smart Nation and Digital Government Office précise que  » le gouvernement introduit cette loi sous des circonstances extraordinaires « . L’objectif affiché est notamment de  » supprimer tout doute sur les raisons pour lesquelles les données de traçage peuvent être utilisées « .

Ainsi, dès lors que la pandémie sera terminée, le gouvernement promet de cesser d’utiliser les systèmes de traçage de contact. Les agences publiques devront arrêter de collecter de telles données et supprimer celles déjà collectées dès que possible.

Tout fonctionnaire ou contractuel engagé par le secteur public accusé d’utiliser de manière non autorisée ou de révéler les données de traçage écopera d’une amende pouvant atteindre un montant de 12 500 euros, et/ou d’une peine de prison de deux ans.

Depuis le début de la pandémie, partout dans le monde, les inquiétudes planent concernant l’utilisation des données personnelles pour le traçage de cas contacts COVID-19. Les risques pour la confidentialité et la vie privée constituent la principale source de méfiance.

Cette polémique à Singapour confirme que ces inquiétudes étaient loin d’être infondées, alors même qu’elles ont pu être qualifiées de  » théorie du complot « . Officiellement, en France, les données de l’appli TousAntiCovid ne sont utilisées que pour freiner l’épidémie. Il ne reste qu’à espérer que le gouvernement français tienne davantage ses promesses que celui de Singapour…

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