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Les Etats-Unis dévoilent une armée de robots de guerre IA prête en 2025

Les États-Unis annoncent la création d'une gigantesque armée de milliers de soldats robots autonomes d'ici 2025 au plus tard. Une initiative qui va pousser les autres puissances à suivre la même stratégie, et faire basculer le monde dans une nouvelle ère militaire…

Alors que l'intelligence artificielle s'apprête à automatiser de nombreux métiers, va-t-elle aussi remplacer les soldats des pays les plus riches sur le champ de bataille ?

Lors d'un discours prononcé le 28 août 2023, la Secrétaire de la Défense des États-Unis Kathleen Hicks a dévoilé un projet titanesque d'armée de robots tueurs autonomes contrôlés par l'IA.

Le pays prévoit de déployer cette flotte de plusieurs milliers de robots d'ici 2025, afin de contrecarrer la puissance croissante de la Chine.

Cette initiative dénommée Replicator impliquera la collaboration avec les entreprises de la défense et de la tech pour produire de larges volumes de systèmes à un coût abordable pour toutes les branches de l'armée.

Les robots pourront mener des missions militaires complexes sans intervention humaine sur terre, dans les airs ou en mer. Leur coût de production sera suffisamment bas pour les déployer dans des zones à risque et les sacrifier tels des kamikazes sur des missions prioritaires…

L'IA déjà très utilisée dans la guerre en Ukraine

Au cours de la dernière décennie, les armes dotées d'un certain degré d'autonomie se sont popularisées. Beaucoup de ces systèmes sont basés sur des technologies commerciales modifiées, toujours plus performantes et abordables.

Après une longue période d'expérimentation, les armées recherchent désormais la meilleure façon d'utiliser cette technologie en combat. La guerre en Ukraine a prouvé que les robots sont déjà prêts pour un déploiement dans le monde réel.

Les « munitions errantes » sont par exemple des véhicules robotiques aériens très utilisés pour trouver et attaquer les véhicules blindés ou l'artillerie. De même, les drones d'attaque navale ukrainiens ont paralysé la flotte russe dans la Mer Noire en forçant les navires de guerre à rester au port.

Toutefois, aucun pays n'avait annoncé un projet d'une telle envergure jusqu'à présent. Une nouvelle ère s'ouvre pour le domaine militaire, et nul doute que les autres grandes puissances vont à leur tour créer leurs armées de robots pour pouvoir tenir tête à l'Oncle Sam.

Des milliers de robots pour tenir tête à la Chine

Dans son discours, Hicks a insisté sur l'urgence de changer la façon dont les guerres se déroulent. Au-delà de la Russie, c'est la Chine que les États-Unis perçoivent comme un réel danger.

L'Armée populaire de libération chinoise profite d'un vaste avantage en termes de « masse » : elle possède plus de soldats, plus de chars, plus de navires et plus de missiles. Le dragon d'Asie l'emporte donc en quantité, même si les États-Unis peuvent avoir des équipements de meilleure qualité.

En construisant rapidement des dizaines de milliers de robots autonomes, le programme Replicator vise à permettre aux États-Unis de rivaliser en nombre avec la Chine.

Alors que beaucoup d'experts redoutent une guerre imminente pour Taiwan entre les États-Unis et la Chine, les simulations suggèrent qu'un large essaim de robots tueurs pourrait être décisif pour permettre aux Américains de repousser l'invasion.

À plus long terme, le but de l'initiative est d'institutionnaliser la production de masse de robots pour dissuader la Chine d'entreprendre une attaque. 

Selon Hicks, « nous devons nous assurer que les leaders chinois se réveillent chaque jour, évaluent les risques d'une agression, et concluent qu'aujourd'hui n'est pas le bon jour, et pas seulement aujourd'hui, mais aussi en 2027, 2035, 2049 et au-delà ».

Les dangers de l'IA militaire

La robotisation du champ de bataille soulève de nombreuses inquiétudes. L'une des principales préoccupations est de savoir si l'utilisation de machines autonomes peut être conforme aux lois en vigueur.

Les plus optimistes soulignent que les robots peuvent être programmés minutieusement pour suivre les règles. En cas de confusion pendant le combat, ils obéiront même mieux à leurs commandants que les humains.

En revanche, les pessimistes rappellent qu'il est impossible d'anticiper toutes les situations. Ainsi, les robots pourraient mal comprendre une instruction et attaquer quand ils ne doivent pas.

De tels dysfonctionnements sont déjà survenus avec les premiers systèmes autonomes comme l'arme de défense Phalanx ou le missile sol-air Patriot.

Utilisé une seule fois pendant la Guerre du Golfe de 1991, le Phalanx a tiré sur un nuage de paillettes de leurre au lieu de contrer un missile antinavire.

De son côté, le Patriot s'est montré efficace pour abattre des missiles balistiques, mais a aussi tiré deux fois sur des avions alliés pendant la seconde Guerre du Golfe de 2003 et a tué leurs équipages humains.

On ne peut qu'espérer qu'un meilleur design évite de telles erreurs sur les futurs robots. Lors de son discours, Hicks a promis « une approche éthique et responsable de l'IA et des systèmes autonomes ».

Chaque système capable de tuer des cibles devra recevoir une autorisation formelle d'un superviseur humain avant de le faire…

L'ère des soldats robots vient de commencer

Après les États-Unis, les autres pays vont suivre et créer leurs propres armées robots. La Chine compte parmi les leaders de l'IA et de la production de drones de combat et devrait donc rivaliser très facilement.

Faut-il s'attendre à ce que les pays riches envoient leurs robots massacrer les armées d'humains des pays pauvres ? En réalité, les technologies de drones autonomes sont devenues très abordables et devraient donc être accessibles aussi aux petites et moyennes puissances.

Le bruit court que la Libye et Israël ont également déployé des armes autonomes, et les drones turcs occupent un rôle important dans la guerre en Ukraine.

De même, l'Australie s'intéresse de près à cette innovation. L'Australian Defence Force construit le jet aérien autonome MQ-28 Ghostbat, des véhicules blindés robots, des camions logistiques et des sous-marins.

Elle utilise aussi le bateau robot Bluebottle pour surveiller sa frontière maritime dans la Mer de Timor. En juillet 2023, le gouvernement a aussi appelé les entreprises locales à indiquer dans quelle mesure elles pourraient construire des drones aériens au cours des prochaines années.

Et la France ? Selon un communiqué publié sur diplomatie.gouv.fr en février 2020, notre pays a décidé de ne pas développer de SALA (système d'arme létale autonome) et a agi pour que la communauté internationale se saisisse de cette question dès 2013.*

Avec ses partenaires comme l'Allemagne, la France promeut l'adoption d'un ensemble de principes visant à régir le développement et l'usage de ces systèmes.

Elle a ancré sa stratégie de développement de l'IA de défense dans le cadre de trois grands principes : respect du droit international, responsabilité du commandement dans l'emploi des armes et maintien d'un contrôle humain suffisant.

Ce positionnement éthique est louable et en accord avec les valeurs françaises, mais on peut craindre un déclassement de notre armée si tous nos rivaux construisent leurs armées de robots…

Et vous, qu'en pensez-vous ? La France doit-elle créer ses propres systèmes militaires autonomes ou se concentrer sur la préservation des valeurs éthiques qui lui ont valu le surnom de pays des Droits de l'Homme ?

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