Selon les informations relayées par l’AFP, il sera bientôt possible d’effacer certaines données personnelles collectées par Facebook. Le réseau social a confirmé cette fonctionnalité lors d’une conférence le mardi 26 février.
Facebook fait l’objet de vives critiques quant à sa politique de traitement des données personnelles, jugée opaque. Souhaitant faire preuve de bonne foi, Mark Zuckerberg avait annoncé en mai 2018 l’arrivée d’une nouvelle fonctionnalité. Elle permettrait aux utilisateurs de supprimer certaines informations de leurs comptes, notamment celles utilisées par Facebook et ses partenaires.
Selon les déclarations de David Wehner, directeur financier et administratif de Facebook, cette fonctionnalité nommée Clear History sera disponible “plus tard dans l’année”. C’est ce qu’il a affirmé auprès de CNBC lors de la Morgan Stanley Technology, Media & Telecom Conference 2019,
Une bonne nouvelle pour les utilisateurs de Facebook
Elle permettra aux utilisateurs de Facebook de supprimer leur historique de navigation et certaines de leurs données. Ils pourront également voir quelles applications et quels sites Web fournissent des données au réseau social ou utilisent ses services.
L’objectif, éviter une deuxième affaire de l’ampleur du scandale Cambridge Analytica. Pour rappel, cette société avait exploité les données de plus de 50 millions d’utilisateurs de Facebook dans le cadre de campagne présidentielle de Donald Trump. Il s’agit également d’éviter le courroux des législateurs européens.
En effet, le règlement sur la protection des données personnelles vise expressément les agissements de la société de Mark Zuckerberg. L’Allemagne a par exemple demandé au réseau social de ne plus récolter certaines données. Le géant américain a quatre mois pour se conformer. Sinon il devra payer une amende de 10 millions d’euros. Le Royaume-Uni l’accuse d’avoir sciemment violé les lois sur la protection des données personnelles.
Un impact non négligeable sur la publicité ciblée
En revanche, David Wehner explique que l’arrivée du nouvel outil ne sera pas sans contexte sur l’activité publicitaire de son employeur. En effet, Facebook base principalement son modèle économique sur la publicité ciblée. Les données personnelles sont alors essentielles pour générer des revenus.
“Dans l’ensemble, cet outil va nous créer des obstacles pour pouvoir cibler la publicité aussi efficacement qu’auparavant”, explique le directeur financier. “Mais ceci étant, je pense que nous avons su jusqu’ici relativement bien naviguer […] dans un paysage qui à coup sûr est en plein changement, et qui va apporter plus de difficultés pour croître », a-t-il ajouté.
Selon Business Insider, Facebook pari avant tout sur sa bonne foi pour conserver ses revenus publicitaires. Le simple fait d’avoir mis en place Clear History suffirait alors à apaiser les législateurs et les utilisateurs. Or si l’outil devient véritablement populaire, le réseau social risque d’y laisser des plumes.
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