Le Japon compte le quatrième plus grand nombre d’employés informatiques, mais dans les mauvaises branches. Le pays arrive en queue de peloton en termes de formation de professionnels pour la transformation numérique. Et en 2030, il y aura près de 270 000 postes à pourvoir dans le secteur de l’IA et de l’IoT.
Peu de diplômés en STEM
Le Japon compte peu de diplômés en STEM ( science, technology, engineering, and mathematics). Le pays est conscient de la nécessité d’investir davantage dans les ressources humaines.
Dans ce contexte, impossible de développer un système pour prévoir la demande de produits a déploré un cadre de l’agroalimentaire chargé de la transformation numérique. Et pourtant, le secteur en a grandement besoin.
L’entreprise a multiplié par 1,6 son personnel informatique. Mais les employés familiarisés avec les technologies de pointe manquent toujours.
Seulement 10% d’informaticiens de pointe
Au Japon, selon une enquête du ministère de l’Intérieur et des Communications, l’industrie de l’information et de la communication comptait 1,22 million d’ingénieurs en 2020. La même catégorie de travailleurs est évaluée à 4,09 millions États-Unis. Il en compterait 2,32 millions en Inde et 2,27 millions en Chine.
Mais le nombre n’est pas tellement important. Ce sont les compétences spécifiques qui comptent. Les informaticiens conventionnels représentaient 90 % de tous les informaticiens au Japon en 2018. Il s’agit de ceux qui développent des sites Web et des applications.
Les informaticiens de pointe, ceux qui se spécialisent dans l’intelligence artificielle, les appareils intelligents et l’IoT, représentaient seulement 10 %. Ces chiffres émanent du ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie.
Une hausse catastrophique de la pénurie d’ingénieurs
Par rapport à 2018, une année de référence, la pénurie de travailleurs informatiques de pointe sera multipliée par 13 en 2030. À ce moment-là, le nombre d’emplois à pourvoir atteindra 270 000.
La demande de talents devrait augmenter rapidement. Les formations et l’ enseignement dans la branche de la transformation numérique ne pourront pas suivre la cadence.
La banalisation de la technologie permettra à quiconque de développer des sites Web et des applications. Selon le cabinet de recherche américain Gartner, plus de 70 % des applications professionnelles seront développées sans programmation.
Un besoin urgent en ingénieurs IA et IoT
Le Japon a plus que jamais besoin de personnes capables de résoudre les problèmes d’IA et d’IoT. En 2018, le Japon a répertorié 29 000 diplômés en STEM. La même année, les États-Unis en comptaient 10 fois plus.
De 2014 à 2018, le taux de croissance annuel moyen des diplômés dans ces domaines était en baisse de 0,4%. La France, elle, enregistre un taux de croissance annuel moyen de 10 % en France contre 7% pour l’Italie.
Les universités tentent d’inverser la tendance. L’Université de Shiga, qui a ouvert en 2017 la première faculté de science des données du pays. Les étudiants collaborent avec Daihatsu Motor et d’autres entreprises.
La Faculté des réseaux d’information pour l’innovation et le design de l’Université de Tokyo propose des cours conçus pour intégrer l’informatique, le design et le marketing. Il est tout aussi important de modifier le contenu de l’éducation pour répondre aux besoins sociaux.
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