Lors de sa conférence Ignite, Microsoft a dévoilé le Project HSD : un système de stockage de données holographique révolutionnaire pour le Cloud, reposant sur les caméras de smartphones et les techniques de Deep Learning…
Face à la hausse incessante de la demande en stockage Cloud, les différents fournisseurs sont en quête d’innovation. De nouvelles technologies doivent être développées pour un stockage de données plus performant, plus efficace, et capable de faire face à l’explosion du Big Data.
Dans ce contexte, en tant que numéro 2 mondial du Cloud derrière Amazon, Microsoft ne cesse d’explorer de nouvelles pistes. La semaine dernière, pour conclure son projet Natick, le géant de Redmond faisait remonter à la surface son Data Center immergé en mer d’Ecosse depuis deux ans.
Cette expérience avait pour but de réduire l’impact des Data Centers sur l’environnement, en refroidissant les serveurs naturellement grâce à l’eau de mer glaciale plutôt qu’avec des systèmes consommant de l’électricité. Un projet couronné de succès, qui pourrait inaugurer une nouvelle ère pour l’industrie des Data Centers.
En 2019, Microsoft dévoilait le Project Silica : une solution pour le » stockage froid » sur le Cloud, à savoir l’archivage de données n’ayant que rarement besoin d’être consultées. Pour présenter cette technologie, la firme américaine a réalisé la prouesse d’archiver le film Superman sur un petit carré de verre. Ce système devrait être bien plus fiable et durable que le stockage sur un film physique ou qu’une copie stockée sur un Data Center traditionnel.
À présent, dans le cadre de sa conférence Ignite, Microsoft vient de lever le voile sur son Project HSD. Cette fois, cette nouvelle initiative de recherche se concentre sur le stockage » chaud « , à savoir le stockage de données nécessitant d’être fréquemment écrites et lues.
Ce projet expérimental repose sur le stockage holographique. Apparue dans les années 1960, cette technologie consiste à lire et à écrire les données à partir d’un cristal optique.
Ce médium de stockage est en trois dimensions, et permet donc de stocker une large variété d’ensembles de données sur un seul cristal. Il est ensuite possible de supprimer les données avec des rayons ultraviolets, à l’aide d’une simple lampe. Le cristal peut ensuite être réutilisé.
Microsoft Project HSD : une technologie des années 60, portée sur le Cloud grâce aux caméras de smartphones
Cette technologie est supérieure au stockage flash, dont les capacités d’écriture et de lecture sont limitées. Elle est également plus fiable que les disques durs, en proie aux pannes mécaniques.
Cependant, depuis son invention jusqu’à aujourd’hui, cette technologie n’a jamais pu être déployée à grande échelle. Pour cause, le stockage holographique requiert des systèmes optiques complexes pour la restitution de chaque pixel depuis le cristal à la caméra qui le déchiffre.
Toutefois, à présent, pour surmonter ces obstacles, Microsoft se tourne vers les caméras de smartphones haute définition et les techniques modernes de Deep Learning. De cette manière, la complexité est désormais transférée au domaine numérique.
Ceci permet d’utiliser des systèmes optiques plus simples et moins chers. Pour cause, la restitution des pixels est désormais remplacée par une correction numérique des distorsions optiques par le biais d’un hardware et de logiciels très simples.
En exploitant ces nouvelles technologies, Microsoft compte appliquer le stockage de données holographique sur le Cloud. Pour l’heure, le Project HSD n’est qu’un projet de recherche expérimental. Toutefois, les premiers résultats sont prometteurs et cette technologie pourrait bel et bien se démocratiser sur le nuage au fil des années à venir…
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