L’association viennoise de protection de la vie privée Noyb a déposé une plainte en Autriche contre OpenAI, le créateur de l’outil d’intelligence artificielle ChatGPT.
L’association de défense des libertés numériques Noyb, basée à Vienne, a récemment déposé un recours contre le géant américain OpenAI concernant son outil d’intelligence artificielle conversationnelle, ChatGPT. Au cœur de ses griefs : l’incapacité présumée de ChatGPT à fournir des réponses exactes et à corriger ses erreurs.
Réponses biaisées et opaques
Selon Noyb, lorsqu’on interroge ChatGPT sur certaines informations personnelles, comme la date de naissance de Max Schrems, le fondateur de l’association, le chatbot fournirait systématiquement des réponses erronées au lieu d’admettre son ignorance. Un comportement problématique pour un système censé délivrer des contenus fiables.
« Si un outil ne peut garantir des résultats transparents et exacts, son utilisation pour générer des données sur des individus n’est tout simplement pas acceptable », déclare Maartje de Graaf, avocate de Noyb.
Une bataille juridique en vue
L’association reproche également à OpenAI d’avoir ignoré les demandes d’accès aux sources d’information utilisées par ChatGPT concernant Max Schrems. Une obligation pourtant prévue par le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’Union européenne.
Le comble pour Noyb, c’est qu’OpenAI a apparemment concédé son impuissance à rectifier ou effacer les données incorrectes intégrées dans les modèles de langage qui sous-tendent ChatGPT. Une limitation technique qui constitue l’un des principaux défis auxquels se heurte encore l’intelligence artificielle générative.
Face à ces manquements présumés, Noyb exige désormais de l’Autorité autrichienne de protection des données qu’elle ouvre une enquête approfondie et inflige une amende dissuasive à l’entreprise californienne. Une nouvelle étape dans le bras de fer juridique qui oppose cette association aux géants de la tech depuis 2018.
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