À l’heure où de nombreuses personnes s’apprêtent à perdre leur travail à cause de l’automatisation, l’instauration d’un revenu universel semble désormais impérative. Dans ce contexte, un expert en intelligence artificielle du nom de Steve Fuller propose de taxer les grandes entreprises de la tech comme Facebook et Google sur les revenus publicitaires générés grâce à nos données.
Dans un avenir proche, beaucoup de travailleurs humains vont être remplacés par des robots. Grâce à l’intelligence artificielle, les machines seront bientôt plus compétentes que la plupart des ouvriers, tout en coûtant moins cher aux entreprises. Rien ne semble donc pouvoir se dresser face à l’essor d’une automatisation quasi-totale, dans toutes les industries. Dans ce contexte, se pose la question de savoir comment nous allons continuer à vivre. La seule solution semble être d’instaurer un revenu universel, permettant de rémunérer les humains indépendamment du travail qu’ils fournissent (ou plutôt du travail qu’ils ne fourniront plus).
Le concept du revenu universel est simple. Tous les mois, le gouvernement fournit à tous les citoyens un revenu permettant à chacun de se payer un logement et des produits de première nécessité, sans rien demander en échange. Ainsi, malgré le chômage massif engendré par l’automatisation du travail, les individus conserveraient un mode de vie décent. Les expériences menées par dans certains pays comme le Canada ou Finlande se sont avérées très convaincantes. Reste à trouver un moyen de financer ce revenu universel. Certains craignent en effet que cette idée soit utopique dans le monde actuel, où la grande majorité des pays traversent une crise économique.
Revenu universel : comment convaincre Google et Facebook de nous rémunérer ?
Selon Steve Fuller, expert en intelligence artificielle, une solution envisageable pourrait être de faire appel aux grandes multinationales de la tech comme Google et Facebook pour rémunérer leurs utilisateurs. L’idée peut sembler étrange, mais il est important de rappeler qu’à l’heure actuelle, les utilisateurs des services proposés par ces entreprises contribuent bénévolement à leur prospérité. En utilisant Facebook et Google, vous fournissez des données extrêmement précieuses à leurs créateurs. Des données dont la valeur ne cesse d’augmenter, et pourrait bientôt dépasser celles de biens tangibles comme le pétrole. Vos données valent de l’or, littéralement.
L’idée est intéressante, mais semble difficile à mettre en place. Il est peu probable que les géants de la tech acceptent de rémunérer l’humanité tout entière. On pourrait toutefois imaginer deux solutions. La première consisterait à ce que Google et Facebook ne nous rémunèrent pas en argent réel, mais avec une monnaie virtuelle permettant uniquement d’acheter des produits qu’ils proposeraient eux-mêmes à la vente dans leurs propres boutiques. Ainsi, l’argent versé aux utilisateurs reviendrait au final dans la poche de ces entreprises. Cependant, pour l’heure, les produits que vend Google sur son Play Store ne permettent pas de subvenir aux besoins vitaux. Personne ne se nourrit avec des applications mobiles.
Revenu universel : vos données valent plus cher que ce que vous pensez
La seconde solution serait de taxer les entreprises avec une taxe sur l’automatisation. Cependant, cette solution pose problème. Il serait injuste de taxer une entreprise qui se lance directement sans employés, uniquement avec des robots. De fait, le meilleur compromis serait d’imposer une taxe sur les données aux entreprises comme Google, Microsoft et Facebook. Tous les revenus publicitaires générés grâce à l’exploitation de données par des algorithmes pourraient être taxés dans une certaine mesure, et l’argent récolté serait reversé aux citoyens.
En effet, à l’heure actuelle, nous acceptons de fournir nos données à ces entreprises en échange de la possibilité d’utiliser des services comme Google Recherche ou Facebook Messenger gratuitement. En réalité toutefois, les géants de la tech sont largement gagnants dans cet échange. La réalité est que la plupart d’entre nous n’avons pas idée de l’immense valeur de nos données, dont témoigne la valeur en bourse de ces entreprises qui s’approche du billion de dollars. De fait, même si cette idée peut sembler utopique, elle est en réalité potentiellement réalisable.
- Partager l'article :