Près de 93% des sites porno partagent vos données personnelles avec des tiers, sans forcément prendre la peine de le préciser. C’est ce que révèle une inquiétante étude menée par des chercheurs américains qui risque fort de refroidir vos ardeurs…
Les sites porno proposent du contenu intime, mais respectent-ils votre intimité ? Pour le savoir, une équipe de chercheurs composée de Elena Maris de Microsoft, Timothy Libert de la Carnegie Melon University, et Jennifer Henrichsen de l’Université de Pennsylvanie ont mené l’enquête.
Dans un premier temps, l’équipe a scanné la liste Alexa Top 1 Million à la recherche de sites web utilisant le terme » porn « dans leurs titres ou leurs métadonnées. Ils ont identifié un total de 22 484 sites web, et ont analysé leur code source à la recherche d’une politique de confidentialité et de termes indiquant que le site web partage des données d’utilisateurs avec des tiers.
Seuls 3856 des sites web comportaient une politique de confidentialité. Ceci ne représente que 17% du total. De plus, ces politiques de confidentialité ont une moyenne de 1750 mots et prennent environ sept minutes à lire. D’après les chercheurs, elles sont rédigées dans un style excessivement compliqué et » nécessitent un bac+2 au minimum pour être comprises « .
Pourtant, sur les 22 484 sites web passés en revue, 93% partagent des données personnelles d’utilisateur avec un tiers. Pire encore, seuls 11% des tiers recevant les données des utilisateurs étaient mentionnés dans les politiques de confidentialité des sites web. Les autres opèrent en sous-marin, grâce à des trackers dissimulés dans le code source du site ou à l’aide de technologies permettant de surveiller secrètement le comportement des internautes.
Sites porno : vos préférences sexuelles sont transmises à Google et Facebook pour le ciblage publicitaire
Les pages qui partagent des données le font en moyenne avec sept domaines. Les chercheurs ont identifié 230 entreprises ayant accès aux données, mais c’est un petit nombre d’acteurs majeurs qui collectent la plupart des informations. Ainsi, 74% des sites web examinés contiennent des scripts liés à Google, 40% à exoClick, 24% à Oracle, 11% à JuicyAds et 10% à Facebook.
Les chercheurs précisent que 79% des sites web passés en revue contiennent au moins un cookie tiers utilisé par le tracking. Sur chaque page contenant des cookies, on compte en moyenne neuf cookies. En outre, seuls 17% ds sites sont chiffrés tandis que le reste expose potentiellement les données à des cybercriminels.
Comme pour les autres catégories de sites web, les données personnelles sont partagées avec des tiers à des fins de ciblage publicitaire. Cependant, le fond du problème est que la plupart des internautes ne souhaitent pas nécessairement recevoir de publicités en lien avec leurs préférences sexuelles et leurs habitudes de consommation de contenu porno.
Or, les URL de certains sites web pour adulte pistées par les scripts de tracking peuvent refléter ces informations pour le moins personnelles. Sur l’ensemble des sites analysés par les chercheurs, près de 45% utilisent des structures d’URL exposant les préférences sexuelles de l’utilisateur.
Beaucoup d’internautes pensent pouvoir naviguer librement et sans tabou sur les sites porno à condition d’être en mode navigation privée. Cependant, les chercheurs précisent que ce mode est conçu pour éviter de laisser des traces dans l’historique du navigateur et non pour empêcher le tracking de données. Il est donc recommandé d’investir dans un ad blocker ou autre technologie similaire pour se protéger contre ces pratiques de tracking…
https://www.youtube.com/watch?v=gtZlp3p1pEw
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