Vous vous êtes sans doute dit que Temu vous choyait beaucoup avec son offre Cash Reward. En réalité, vous acceptiez un paiement pour vos données personnelles.
En mars, Temu a lancé Cash Reward, un programme pour acheter les données personnelles de ses clients. L’enseigne chinoise de commerce en ligne proposait 100 euros pour l’utilisation à vie de ces informations. Seulement, il ne précisait pas qu’en acceptant cette somme, le client vendait ses données personnelles. Face à la polémique, la plateforme fait marche arrière.
« Nous avons décidé de supprimer temporairement le programme et de l’optimiser en fonction des réactions des clients », indique un représentant au Parisien.
Les propos de ce porte-parole sont clairs, Temu n’en a pas encore terminé avec Cash Reward. Le programme est suspendu, mais il reviendra sans doute avec plus de transparence.
Un pacte avec le diable avec son petit succès
Dans le cadre de Cash Reward, Temu proposait 100 euros à ses clients. Le montant se partageait en 80 euros de bon d’achat et en 20 euros de transfert Paypal.
L’application de e-shopping a d’abord introduit son offre en Angleterre. Celle-ci est ensuite arrivée en France plus d’une semaine après.
Dans un premier temps, les Français ont plutôt bien accueilli la formule. Ils en ont beaucoup parlé sur les réseaux sociaux, de manière positive. L’enseigne chinoise va jusqu’à parler d’un « grand succès en France, avec de nombreux clients satisfaits qui ont reçu des récompenses pour leur participation ».
Il y a ensuite eu cette grosse polémique venue d’outre-Manche. Celle-ci mettait en lumière la collecte suspecte de données personnelles derrière les 100 euros.
Achat de vos données personnelles sans réel consentement
La participation à Cash Reward impliquait le partage de données personnelles à des fins publicitaires, sans compensation, dans tous les médias existants ou futurs.
Problème, l’application chinoise ne présente à aucun moment ces conditions d’utilisation. De ce fait, le client ne se rend pas compte de la quantité considérable de données personnelles qu’il devra partager avec Temu.
Pour Marina Ferrari, secrétaire d’État chargée du Numérique, il faut déterminer « si l’information est communiquée suffisamment clairement pour l’utilisateur ». La CNIL est sur l’affaire.
« Une certaine confusion » selon Temu quant à Cash Reward
La secrétaire d’État rappelle chacun à la vigilance vis-à-vis de ses données personnelles. En effet, leur revente comporte des inconvénients voire des risques.
Dans le meilleur des cas, vous ne recevrez que des spams et des appels indésirables. Mais dans le pire des cas, vous pouvez devenir la cible de phishing, surtout si vos données finissent dans le darknet.
Il reste qu’avec Temu et sa campagne Cash Reward, il y a une incertitude totale sur la destination finale de vos données personnelles. Le gouvernement chinois pourrait notamment les récupérer pour étudier les comportements des Français.
L’application de shopping en ligne assure ne collecter que la photo de profil et le nom d’utilisateur. « Il y a eu une certaine confusion concernant les conditions générales de notre campagne », se défend Temu.
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