Depuis quelques années, les salles de sport font face à un nouveau phénomène qu’ils considèrent comme un fléau pour la confidentialité : les vidéos au cours des séances d’entraînement. De plus en plus d’enseignes interdisent désormais ce genre de pratique ou du moins, imposent des règles strictes sur les enregistrements vidéo.
Filmer, une tendance toxique qui envahit les salles de sport
De plus en plus d’influenceurs filment leur activité dans les salles de sport pour ensuite les diffuser sur les réseaux sociaux. D’autres, de « simples » abonnés de la salle, filment leur séance d’entraînement juste pour le plaisir de les partager sur les réseaux sociaux par la suite.
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De nombreux membres des salles de sport ont alors la mauvaise surprise de se retrouver sur des séquences vidéo diffusées publiquement sur les réseaux sans leur consentement. Les personnes qui tournent ces vidéos ne tiennent pas compte de cette intrusion dans la vie privée des gens. Autant dire, un fléau pour la confidentialité.
On ne parle pas ici des vidéos YouTube créées par des coachs professionnels qui sont scénarisées et chorégraphiées à des fins de tuto par exemple. On parle plutôt de ces vidéos bancales tournées avec un appareil personnel, de ces séquences où des clients sans méfiance sont filmés subrepticement.
Salle de sport : les vidéos interdites sauf accord exprès
Est-ce inoffensif ou est-ce une intrusion inconsidérée de filmer des gens qui s’entraînent sans leur permission ? Tous les amateurs de gym se sentent-ils suffisamment en confiance ou à l’aise à l’idée d’être publié en sueur sur des réseaux sociaux à leur insu ?
Pour protéger la vie privée de leurs clients, certaines des plus grandes franchises de salle de sport en Europe (et ailleurs) ont décidé de réglementer les enregistrements vidéos ou même la prise de photos lors des séances d’entraînement. C’est le cas de PureGym.
Un porte-parole de l’enseigne qui compte plus de 500 salles de sport à travers l’Europe, explique que la chaîne interdit désormais aux abonnés de prendre des photos ou des vidéos dans les locaux sans autorisation.
La franchise internationale Virgin Active pour sa part permet les enregistrements, à condition que les autres abonnés susceptibles d’apparaître sur les vidéos donnent leur consentement. Fitness First (une autre chaîne de fitness internationale) adopte cette même politique.
Se filmer dans les salles de sport : que dit la loi ?
Si la vidéo n’implique que son auteur, la question ne se pose pas. Lorsque les enregistrements vidéos incluent d’autres utilisateurs de la salle de sport, la question de la légalité peut se poser. Malheureusement, la loi ne considère pas les vidéos prises dans les lieux publics comme illégal.
Enregistrer d’autres personnes s’entraînant au gymnase sans leur consentement est clairement impoli, mais ce n’est pas illégal. Les salles de sport sont en effet considérées comme des lieux publics. Les vidéos capturées dans ces endroits ne constituent donc pas une violation des lois sur la protection de la vie privée.
Partout, les lois étatiques et fédérales sont pour la plupart muettes sur l’enregistrement des personnes dans les salles de sport. Raison pour laquelle les enseignes mettent en place des règlements internes qui s’appliquent à tous les membres, qui en sont informés dès leur inscription. C’est déjà une bonne chose pour tous ceux qui souhaitent protéger leur vie privée.
Certains utilisateurs suggèrent aux salles de sport de mettre en place une zone spécifique dédiée à ceux qui souhaitent tourner des séquences vidéos pendant leur entraînement. Dans tous les cas, l’essentiel reste de respecter la vie privée des autres utilisateurs, de ne pas les filmer ni les publier sur les réseaux sociaux à leur insu.
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