L’entreprise AIZip vient de créer la première IA capable de générer d’autres IA pour accomplir des tâches spécifiques avec un minimum de ressources. Cette innovation pourrait marquer le début d’un renouveau pour l’Internet des Objets, avec des objets connectés capables de traiter les données en temps réel pour s’adapter. Vos chaussures pourront bientôt épouser votre démarche !
Au fil des derniers mois, de nombreuses IA ont vu le jour. Vous connaissez déjà les IA capables de générer du texte, des images, du code informatique, de la musique ou même de la vidéo avec les derniers outils en date comme Google VideoPoet.
Si ces technologies vous inquiétaient déjà, vous n’êtes définitivement pas prêt pour le cap qui vient d’être franchi avec AIZip : la première IA capable de générer d’autres IA.
Développé par l’entreprise éponyme épaulée par les chercheurs des plus grandes universités, ce système permet aux outils IA de construire d’autres versions d’eux-mêmes. En d’autres termes : l’IA peut désormais se reproduire.
Cette réplication autonome permet de donner naissance à des modèles de petite échelle beaucoup plus efficaces et pouvant être incorporés à des objets. C’est donc l’aube d’une nouvelle révolution pour l’Internet des Objets.
Ce pipeline de conception automatisé pourrait être utilisé pour ériger une « nano-usine » capable de produire des millions de modèles spécialisés avec une intervention humaine réduite au strict minimum.
Selon Yubei Chen, CTO d’Aizip et professeur à l’UC Davis, cette avancée majeure pourrait être la première étape d’une transformation totale du design d’intelligence artificielle.
De même, le scientifique en chef de la startup, Brian Cheung du MIT, affirme que « avec l’aide de larges modèles, les petits modèles évolueront plus vite que les gros ».
Le début de la révolution IA pour l’Internet des Objets
L’équipe d’Aizip prédit un futur où des billions de capteurs seront déployés dans tous les objets du quotidien. Les vêtements seront dotés de nanocapteurs brodés dans leur tissu, au même titre que toutes les pièces de votre maison.
Même les poils de votre brosse à dents seront dotés de capteurs. Or, l’intelligence artificielle est la clé pour donner du sens aux immenses volumes de données collectées par l’IoT.
Malheureusement, les modèles actuels comme GPT sont trop lourds et ne s’adaptent pas suffisamment rapidement. C’est la raison pour laquelle une IA capable de générer une plus petite IA spécialisée pour compléter une tâche spécifique est très pertinente.
Ce principe est similaire au fonctionnement de la nature : les animaux sont dotés de petits cerveaux avec moins d’un million de neurones, mais sont capables de les utiliser efficacement pour survivre et prospérer.
Aux dires du professeur Gert Cauwenberghs de l’UC San Diego, « nous assistons à une révolution dans l’interaction humain-machine et les interfaces cerveau-machine alimentée par les avancées dans les technologies de capteurs corporels et cérébraux »
Il estime que « donner du sens au flux de données massives de ces capteurs malgré les hauts niveaux de variabilité et de bruit dans leurs environnements biologiques est un défi majeur qui appelle à une puissante IA ».
En permettant le déploiement de modèles IA efficaces en périphérie du réseau sur des capteurs embarqués dans les objets connectés, Aizip va permettre des applications révolutionnaires dans la bio-ingénierie et la neuro-ingénierie.
Selon leurs dires, « c’est beaucoup plus qu’un bond technologique, c’est l’aube d’une nouvelle ère où chaque objet peut devenir un compagnon intelligent, évolutif et adaptable ».
Chaussures de course, casque de moto, cuisine… quelques exemples d’applications
Afin d’illustrer tout le potentiel de leur technologie, le Dr Chen et ses collègues évoquent plusieurs exemples d’applications qui pourraient permettre des améliorations dans notre quotidien.
Par exemple, des chaussures de courses pourraient embarquer une IA qui réagirait aux données des capteurs pour s’adapter en temps réel à la démarche du porteur. Un casque de moto pourrait s’ajuster pour filtrer ou réduire le son environnant.
Les chercheurs évoquent aussi l’idée d’une cuisine intelligente où chaque appareil apprend du comportement de l’utilisateur. La machine à café utiliserait la reconnaissance faciale ou vocale pour identifier les individus et leur concocter un bon café adapté à leurs préférences.
Elle pourra aussi localiser la tasse avec précision pour éviter tout débordement. De son côté, un frigo doté de vision par ordinateur pourra identifier tous les aliments et estimer leur valeur nutritionnelle.
Le lecteur de code-barre intégré à une caméra IA pourra collecter des informations détaillées sur la nourriture et les boissons, facilitant l’adoption d’un régime sain et la gestion des courses. Ce frigo pourra même suggérer des achats et générer des listes de courses.
De même, le four sera équipé d’une caméra pour identifier le type de nourriture et le volume. Il pourra ainsi se régler de manière autonome pour une cuisson optimale.
Le lave-vaisselle quant à lui pourra distinguer les types de couverts et leur placement, afin d’optimiser le flux d’eau et les temps de cycle pour nettoyer tout en minimisant l’utilisation d’eau.
Les ampoules connectées pourront s’adapter à chaque individu et à la luminosité ambiante pour optimiser la consommation d’énergie. Enfin, les télévisions dotées d’IA pourront fournir des informations contextuelles sur la recette de cuisine ou personnaliser le contenu pour chaque membre de la famille.
L’entreprise a déjà commencé à travailler avec des fabricants de puces comme Arm et des constructeurs de capteurs pour incorporer Aizip à une large variété de produits. Les premiers casques à réduction de bruit basés sur ce système pourraient être commercialisés dès 2024 !
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