Des groupes extrémistes utilisent l’IA pour aggraver l’antisémitisme en exploitant le conflit Israël-Hamas.
Les groupes haineux ont habilement exploité l’IA pour renforcer leur soutien au Hamas, augmentant l’antisémitisme aux États-Unis. Ces groupes, comprenant des trolls d’extrême droite, ont utilisé les tensions Israël-Hamas comme catalyseur pour leur propagande. Ben Decker, PDG de Memetica, a mis en lumière la convergence inquiétante entre les extrémistes en ligne et les partisans du Hamas. Leur but : utiliser l’IA pour cibler et harceler la communauté juive.
Hausse alarmante de l’antisémitisme aux États-Unis depuis l’attaque du Hamas
Les forces de l’ordre surveillent une hausse de 316 % des incidents antisémites aux États-Unis depuis l’attaque du Hamas. Les données de la Ligue Anti-Diffamation révèlent cette augmentation par rapport à l’année dernière. Peu après la guerre Israël-Hamas, le FBI et le Département de la Sécurité Intérieure ont averti des menaces contre les communautés juive, musulmane et arabo-américaine. Ces agences indiquent que l’antisémitisme et l’anti-islamisme alimentent l’extrémisme violent.
Les directeurs du FBI et du DHS discuteront de l’extrémisme national au Capitole. Un bulletin révèle que le DHS surveille des groupes haineux célébrant des attaques contre les Juifs. Par ailleurs, l’IA joue un rôle dans la haine en ligne. Sur 4chan, l’attaque du Hamas a été célébrée, montrant une convergence entre suprémacistes blancs et pro-Hamas.
Karen Dunn, avocate, souligne que l’antisémitisme unit divers groupes haineux. Elle rappelle Charlottesville, marqué par des slogans antisémites et racistes. Decker évoque l’usage des réseaux sociaux par le Hamas pour diffuser son message, malgré les interdictions. Sur Telegram, l’audience du Hamas a augmenté après les attaques.
Decker mentionne que des utilisateurs de 4chan partagent des images antisémites créées via l’IA. Microsoft Bing et d’autres plates-formes d’IA ont mis en place des mesures préventives, mais des contournements existent. Decker indique que ces politiques sont facilement contournées. Microsoft s’engage à créer des technologies d’IA fiables, interdisant la création de contenus préjudiciables.
Fausse voix d’IA promeut l’antisémitisme aux États-Unis
Le 25 octobre, une fausse voix prétendant être Jon Greenblatt de l’ADL a contacté un conseil municipal à Calabasas, en Californie. Cette voix, ressemblant étrangement au vrai Greenblatt, a promu le groupe antisémite Goyim Defence League (GDL), révélant ainsi son subterfuge. Créée par un logiciel d’IA, cette imitation a été vantée par Jon Minadeo, leader du GDL, lors d’un flux vidéo.
Par la suite, l’appel de l’IA a été suivi par d’autres interventions antisémites, dont une utilisant un pseudonyme offensant. En réponse, le maire David Shapiro a condamné fermement ces actes. Partout aux États-Unis, des conseils municipaux subissent des appels antisémites, perturbant même des événements comme les réunions des Alcooliques anonymes.
De plus, un porte-parole de l’ADL a souligné que l’usage abusif de l’IA pour diffamer est en augmentation. Une enquête de CNN a découvert que des associés du GDL manipulent des enregistrements vocaux sur les réseaux sociaux, ciblant des personnalités publiques, incluant des politiciens et des journalistes.
Augmentation de l’antisémitisme et autres haines
Bien que les groupes haineux utilisent la haute technologie, ils emploient aussi des tracts antisémites, une méthode traditionnelle mais efficace. Le GDL a distribué des tracts reprenant des stéréotypes sur les Juifs dans plusieurs États américains. Selon Carla Hill de l’ADL, elle a recensé plus de 284 cas cette année.
Récemment, le GDL a diffusé ces messages près du CNN Center à Atlanta. Jon Minadeo, leader du GDL, a été condamné en Floride pour distribution de tracts haineux. La loi n’a pas protégé le dépôt de détritus, ce qui a entraîné des poursuites contre lui pour cette infraction.
Après l’attaque du 7 octobre contre Israël, certains groupes haineux cherchent à s’allier au mouvement pro-palestinien pour diffuser l’antisémitisme. En effet, le Parti de la justice nationale, associé à Unite the Right, a publiquement soutenu le Hamas devant la Maison Blanche. Par ailleurs, à Missoula, des manifestants pro-palestiniens se sont opposés à des suprémacistes blancs.
L’antisémitisme n’est pas la seule haine en hausse aux États-Unis. Le ministère de la Sécurité Intérieure note que des extrémistes américains utilisent la violence à l’étranger comme prétexte pour cibler les musulmans aux États-Unis. Un bulletin mentionne des appels menaçants vers des mosquées et une école islamique en Arizona, ainsi qu’une hausse des signalements de personnes suspectées à tort de terrorisme en raison de leur race, religion ou origine.
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