Telegram, une application mondialement reconnue, est de plus en plus associée à la diffusion de la propagande du Hamas.
Depuis sa création, Telegram s’est taillé une place de choix parmi les applications de messagerie. Cependant, aujourd’hui, elle est davantage associée à la propagation de la propagande du Hamas. Dans un monde numérique où l’information circule librement, jusqu’où peut aller cette liberté sans compromettre la sécurité et la vérité ?
Telegram : la plateforme de choix pour la communication libre
Telegram, fruit de l’ingéniosité des frères russes Pavel et Nikolaï Dourov, est une messagerie qui allie les avantages d’un réseau social à ceux d’une plateforme de communication sécurisée. En effet, avec un chiffrement renommé et une promesse de confidentialité totale, Telegram a conquis plus de 700 millions d’utilisateurs en dix ans. Ces utilisateurs, séduits par ses boucles, peuvent rejoindre des discussions publiques ou privées, où les messages se propagent rapidement.
Basée à Dubaï, cette messagerie échappe habilement à la régulation étatique. Ainsi, elle offre un espace de libre expression pour des dissidents politiques, des institutions et même des criminels. Mais cette liberté a un coût.
Telegram, le Hamas et la prolifération de contenus extrêmes
Depuis le 7 octobre, en cas d’attaque, c’est souvent sur Telegram que le Hamas et l’armée israélienne diffusent leurs informations. Des vidéos, parfois choquantes, provenant du conflit israélo-palestinien, circulent librement. Le Hamas, bien que banni de nombreuses plateformes comme X (Twitter), trouve en Telegram un allié involontaire pour diffuser ses messages.
Pavel Dourov lui-même a admis que le Hamas a utilisé Telegram pour certaines communications, comme alerter les civils d’une zone de frappe imminente. Pourtant, suite à des pressions, cette application a récemment bloqué un compte du Hamas en Europe.
Au-delà du Hamas, Telegram est aussi devenu un refuge pour des contenus haineux, néonazis, pédophiles, complotistes et autres. L’Unesco a même révélé qu’une grande partie des contenus liés à la Shoah sur Telegram sont négationnistes. Ainsi, la question se pose : Telegram est-elle simplement une plateforme de libre expression ou devient-elle complice de la diffusion de propagandes dangereuses ?
La réponse n’est pas simple. Telegram se targue de ne pas tenir compte des « restrictions locales de la liberté d’expression », mais la réalité est plus complexe. En effet, face à l’augmentation des contenus extrêmes, même Telegram a commencé à modérer certains contenus selon ses propres critères.
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