Terroristes et dealers peuvent dormir tranquille : l'UE interdit les backdoors

Terroristes et dealers peuvent dormir tranquille : l’UE interdit les backdoors

Les policiers peuvent avoir accès à des backdoors fournis par les plateformes de messagerie à des fins d'enquête. Néanmoins, la Cour européenne des droits de l'Homme dénonce cette pratique. Pour la CourEDH, cela peut entraîner des violations des droits humains en plus de renforcer la surveillance gouvernementale.

Entre crimes et droits les droits de l'homme 

« Le fait pour les gouvernements d'exiger des développeurs d'applications de messagerie qu'ils introduisent un mécanisme leur permettant de supprimer le cryptage de bout en bout constitue une violation des droits de l'homme », a statué la Cour européenne des droits de l'homme.

Cette annonce intervient au moment où la Commission européenne propose des projets de loi visant à obliger les fournisseurs de services de courrier électronique et de messagerie à créer des backdoors pour les forces de l'ordre. Ce, pour permettre aux enquêteurs de décrypter facilement les messages

Cette intrusion dans la vie privée serait nécessaire pour lutter entre autres contre le terrorisme. Pour la Commission européenne, « un chiffrement de bout en bout fort entrave les enquêtes menées par la police ». Dans l'Union Européenne, les discussions progressent sur une « loi de régulation du chat ».

Création de backdoors : plus d'inconvénients que d'avantages, selon la CourEDH

Cette déclaration de la CourEDH sur le cryptage fait suite à la plainte déposée par Anton Valeryevich Podchasov, établi en Russie. Cet utilisateur de Telegram conteste les décisions du gouvernement russe qui oblige Telegram à décrypter les messages pour les besoins des enquêtes criminelles.

Telegram conteste. « Afin de fournir des informations, nous devons installer une porte dérobée dans le système de cryptage des messages », expliquent les responsables auprès de la plateforme sécurisée de messagerie. Pour Podchasov, « Obliger Telegram à fournir une technologie de décryptage constitue une violation des droits de l'homme ».

La Cour européenne des droits de l'homme a reconnu que le cryptage des messages compliquerait les enquêtes criminelles. Néanmoins, elle avertit que la création de backdoors invite non seulement à une surveillance gouvernementale accrue, mais dégrade également considérablement la sécurité en invitant les hackers à les exploiter.

Trouver des alternatives pour accéder aux messages cryptés

La CourEDH s'appuie sur la vision de l'ONU pour appuyer sa position. Pour l'Organisation des Nations Unies, « le cryptage est un élément clé de la vie privée et de la sécurité en ligne et est essentiel à la sauvegarde des droits, y compris les droits à la liberté d'opinion et d'expression, à la liberté d'association et de liberté pacifique ».

Terroristes et dealers peuvent dormir tranquille : l'UE interdit les backdoors

Toutefois, l'ONU comprend parfaitement pourquoi certains gouvernement insistent sur l'affaiblissement du cryptage sur les plateformes de messagerie. L'organisation avoue qu'il est en effet nécessaire de trouver des informations sur les terroristes, les criminels œuvrant dans le trafic d'êtres humains ou les criminels sexuels dont les pédophiles pour pouvoir les arrêter. Néanmoins, cela pourrait paralyser les droits de la société à la vie privée, ainsi que par la liberté d'expression.

L'une ou l'autre de ces positions auront des conséquences non négligeables sur la vie privée des utilisateurs de messagerie ou sur la liberté des terroristes et des cybercriminels. La Commission européenne comme la Cour européenne des droits de l'homme pourrait être amenée à faire des « concessions majeures » lors des prochaines négociations. La CourEDH suggère déjà aux policiers de trouver d'autres alternatives pour accéder aux messages cryptés.

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2 commentaires

2 Commentaires

  1. Une fois de plus on protège les racailles avec des lois qui limitent l’action de la police ; alors que l’UE veuille garder la porte ouverte aux gens tordus c’est son problème .
    Mais nous devons garder nos règles de sécurité pour la protection des citoyens Français.

  2. Super cet article complètement à charge. C’est très mal connaitre la crypto et l’informatique en général de penser que d’ouvrir des backdoors ou autoriser le décryptage serait bénéfique à la population.

    À la minute où on abaisse ces mesures essentielles de sécurité informatique, des acteurs malveillants (potentiellement soutenus par d’autres états) vont s’engouffrer dans les failles pour les exploiter.

    On verra bien qui « dormira tranquille ».

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