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La Chine collecte vos données génétiques, les Etats-Unis sonnent l’alarme

Selon un rapport des renseignements américains, la Chine cherche à s'emparer de données génétiques du monde entier pour constituer la plus grande base de données. Les entreprises sont appelées à redoubler de prudence et à protéger leurs données, afin d'éviter de conférer à la Chine dangereuse une suprématie…

L'heure est grave. La Chine cherche à développer la plus large base de données génétiques au monde, selon un rapport des services de renseignements américains publié le 22 octobre 2021.

Afin de constituer cette immense  » bio-database « , les entreprises chinoises collectent des données génétiques partout dans le monde. Face à cette initiative, le National Counterintelligence and Security Center estime que les États-Unis doivent mieux sécuriser les technologies essentielles et notamment l'intelligence artificielle, l'informatique quantique, les semiconducteurs et toutes les technologies liées à la bio-économie.

Selon Michael Orlando, directeur du counterintelligence center, la Chine et d'autres pays cherchent à dominer ces technologies en utilisant aussi bien des moyens légaux que des méthodes illégales pour acquérir le savoir-faire des États-Unis.

D'autres pays tels que la Russie représentent aussi une menace, mais la puissance économique de la Chine en fait un véritable danger pour la propriété intellectuelle et technique américainhttps://youtu.be/wBGvHp1pLPUe.

En dominant ces technologies émergentes, la Chine est convaincue de pouvoir profiter d'un avantage économique. C'est également le cas des États-Unis qui investissent massivement dans ces nouveaux domaines.

En effet, l'intelligence artificielle et le Machine Learning ont le potentiel de transformer de nombreux aspects de la vie quotidienne et de la société. Notamment les opérations militaires.

De même, l'informatique quantique pourrait permettre de contourner les systèmes de chiffrement les plus perfectionnés à l'heure actuelle. Les semi-conducteurs quant à eux sont essentiels pour les ordinateurs et plusieurs autres technologies grand public.

Comment la Chine s'empare des données génétiques mondiales

Toutefois, l'intersection entre la technologie, la génétique et la recherche biologique est perçue comme l'un des plus grands dangers. Il s'agit d'un nouveau domaine de compétition entre les pays, et d'un sujet d'espionnage.

Selon Edward You du national counterintelligence center, le gouvernement chinois collecte des données de santé, médicales et génétiques partout dans le monde. En constituant cette vaste base de données, la Chine profitera d'un atout pour développer des traitements pour de futures pandémies. D'ailleurs, la Chine a déjà un avantage.

Par le passé, Pékin a déjà utilisé des données génétiques à mauvais escient. En 2019, un rapport du New York Times révélait notamment la façon dont la Chine utilise les tests génétiques pour pister les membres de la communauté des ouïghours.

De même, un rapport de Reuters dévoile que l'entreprise chinoise BGI a développé un génétique pour nouveau-nés avec l'aide de l'armée chinoise. Elle l'a utilisé pour collecter des informations sur des millions de personnes dans le monde. En 2013, la firme a acheté une entreprise de génomique américaine et a donc pu s'implanter aux États-Unis.

Désormais, BGI a des contrats et des partenariats avec différentes institutions de santé aux États-Unis. L'entreprise fournit des services de séquençage génétique à bas coût, en échange d'un accès aux données génomiques. En 2020, le Commerce Department a sanctionné plusieurs filiales pour avoir fourni des analyses génétiques utilisées dans la campagne chinoise contre les Ouïghours. Les données génétiques d'Américains ont pu être transférées au gouvernement chinois.

De même, l'entreprise WuXi a acheté une usine Pfizer en Chine, construit un complexe de production dans le Massachussets, et a investi en 2015 dans l'entreprise 23andMe spécialisée dans les tests génétiques grand public.

Le principal danger lié à la collecte de données génétiques est qu'il est impossible de modifier ces informations. Il ne s'agit pas d'un simple mot de passe ou d'un numéro de compte bancaire pouvant être changé en cas de fuite.

Selon 23andMe, les craintes des États-Unis sont infondées. Dans un communiqué, la firme explique que WuXi détient moins de 1% de l'entreprise et n'a jamais reçu aucune donnée de client. Tous les tests sont réalisés dans des laboratoires basés aux États-Unis.

De plus, l'entreprise stocke les informations personnelles de ses clients séparément de leurs données génétiques. Les standards de chiffrement les plus avancés sont utilisés, et les défenses sont testées quotidiennement.

Les entreprises occidentales doivent impérativement protéger leurs données

Le national counterintelligence center n'appelle pas les entreprises américaines à rompre tout lien avec la Chine. Il invite en revanche à faire preuve d'une extrême prudence.

Pendant plusieurs décennies, la Chine a volé la propriété intellectuelle américaine et européenne afin de créer des versions moins chères de leurs produits, de mettre les concurrents occidentaux en faillite et de dominer le marché. C'est par exemple ce qui s'est passé pour l'industrie des panneaux solaires.

Toutefois, les renseignements américains estiment qu'il n'est pas possible de laisser le même processus se produire pour les nouvelles technologies cruciales comme la génétique ou l'IA. Les conséquences seraient désastreuses.

Au fil des dernières années, le FBI et le counterintelligence center ont mis les bouchées doubles pour avertir les entreprises et les universités sur les tentatives chinoises de voler la technologie américaine. Beaucoup sont sceptiques, et pensent que le gouvernement américain tente simplement de limiter le nombre d'étudiants chinois dans les universités américaines.

Il est possible de limiter l'acquisition d'entreprises américaines par la Chine, mais d'autres investissements chinois sont beaucoup plus difficiles à règlementer. Ainsi, les renseignements invitent les entreprises nouant des partenariats avec des firmes chinoises à prendre des mesures pour protéger leurs données. Les entreprises françaises et européennes ont tout intérêt à appliquer ce conseil

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