Stratégie Cloud : la France se refuse à l’Open Source

Le premier ministre vient de valider le circulaire sur la doctrine de l'Etat français, mettant en marge le Cloud open source.

Amélie Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publique a émis un circulaire quant à la doctrine Cloud de la France. Dans son courriel à destination du chef du gouvernement français, celle-ci souligne que la sphère publique ne devrait aucunement tenter d'adopter de nouveaux logiciels dans la mesure où ces derniers trouveraient leurs homologues dans les administrations publiques et privées.

On sait, effectivement, que celle-ci fait référence à l'open source. Le document d'une dizaine de pages a été approuvé par Jean Castex, premier ministre de l'Hexagone. Une décision qui surprend forcément puisqu'en mars 2018, Emmanuel Macron s'est dit favorable au développement des logiciels libres dans le pays. Son discours lors de la remise du rapport Villani sur l'IA est très clair à ce sujet. « Ce travail sera accompagné aussi par cette culture de l'ouverture, la promotion des logiciels libres, partout où nous pouvons développer ces derniers » rapporte l'Elysée.

Le gouvernement français tranche en faveur du cloud privé

L'Hexagone s'est, depuis longtemps, positionnée en faveur de l'open source. Pour preuve, on a le projet Copernic lancé en 2001 qui intègre les logiciels libres dans l'administration fiscale française. Cette tendance a toujours été grandissante. Linagora a même pu signer un marché d'une durée de 4 ans. La valeur de celui-ci a été d'au moins 15 millions d'euros. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Des entreprises comme Zenika ou Capgemini ont réussi à obtenir des contrats à hauteur de 2,75 millions d'euros.

L'open source connaît son summum durant le mandat de François Hollande. Celui-ci ne manque pas d'afficher publiquement son soutien au logiciel libre à l'intérieur de son circulaire Ayrault. Ce nouveau circulaire Castex change alors la donne. Il met en avant le cloud privé ainsi que la technologie OpenStack. Ainsi, le déploiement des deux environnements open source (cloud PI et cloud NUBO) au sein des ministères de l'Intérieur et des Finances n'a pas pu aboutir.

En ce sens, la directive ajoute que les clouds privés dans ces administrations doivent se développer. Ces derniers doivent « s'appuyer sur des technologies standard qui garantissent leur réversibilité vers les autres offres de cloud internes ou commerciales ». Cela réduit l'open source à un outil permettant de collecter des applications.

La France ouvre grand ses bras aux entreprises clouds américaines

Le cloud public n'a pas été omis par le circulaire. Pour cette troisième catégorie de cloud, « un support contractuel d'achat regroupant des offres commerciales sur étagère de fournisseurs de cloud spécialisés » sera mis en place. Les grands fournisseurs américains pourront désormais proposer leurs solutions en France. Cependant, afin de simplifier la reconnaissance des offres de logiciels, un accompagnement est nécessaire. Nombreux sont les enjeux à cela, s'exprime la directive. Il est effectivement question « d'ergonomie, de richesse fonctionnelle, de sécurité, de protection des données, de facilité d'utilisation, de souveraineté et de maîtrise de la dépense publique ».

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