Accusé de négliger la protection des données d’adolescents sur Instagram, Meta vient d’écoper d’une amende massive de 402 millions d’euros. Découvrez pourquoi la Data Protection Commission irlandaise sanctionne la firme de Zuckerberg, et pourquoi les réseaux sociaux sont dangereux pour les plus jeunes…
L’équivalent irlandais de la CNIL, la Data Protection Commission, vient d’infliger à Meta une amende de 402 millions d’euros. Cette sanction massive fait suite à une enquête sur la façon dont la firme américaine a pris en charge les données d’adolescents sur son réseau social.
Instagram accusé d’exposer les infos de contact des 13-17 ans
Cette enquête a débuté il y a pratiquement deux ans. Elle se focalisait sur deux infractions potentielles au RGPD par Meta et Instagram.
Tout d’abord, Instagram accepte les jeunes utilisateurs âgés de 13 à 17 ans et les laisse créer des comptes professionnels sur sa plateforme. Ce type de compte offre l’accès à davantage d’outils d’analyse de données, permettant aux influenceurs en herbe de mesurer les performances de leurs publications.
Toutefois, lorsqu’un adolescent crée un compte professionnel, ses informations de contact sont publiquement disponibles. C’est strictement interdit par le RGPD.
Par ailleurs, Instagram est accusé d’avoir laissé les comptes de certains utilisateurs adolescents en public par défaut. Là encore, cette pratique représente un risque pour leur confidentialité et constitue une infraction au règlement de l’UE.
Selon la porte-parole de la Data Protection Commission, la décision de sanction a été prise ce vendredi 2 septembre 2022. Tous les détails seront publiés au cours de la semaine.
Meta et la gestion controversée des données d’ados
Interrogé par Politico, Meta a déclaré avoir mis à jour les paramètres d’Instagram il y a plus d’un an. Désormais, le profil des utilisateurs âgés de moins de 18 ans est automatiquement configuré en privé par défaut et seules les personnes qu’ils connaissent peuvent voir leurs publications.
En outre, les adultes ne peuvent plus envoyer de messages aux adolescents qui ne les suivent pas. L’entreprise a également déclaré à l’Associated Press qu’elle est « en désaccord avec la façon dont cette amende a été calculée » et a l’intention de faire appel.
La façon dont Meta et Instagram gèrent l’expérience online des plus jeunes utilisateurs fait l’objet d’une vive controverse depuis les deux dernières années. Cette polémique fait notamment suite au témoignage de Frances Haugen sur la façon dont Instagram impacte sa santé mentale.
Dans le même temps, Instagram a tenté de créer de nouveaux produits pour ces jeunes utilisateurs et ravivé les critiques. Le directeur du réseau social, Adam Mosseri, est toutefois convaincu que « les parents préféreraient que leurs enfants aient l’option d’utiliser une version d’Instagram adaptée à leur âge, leur offrant une supervision »…
La troisième amende infligée à Meta par la DPC
C’est la troisième amende infligée à Meta par la DPC irlandaise, mais la plus lourde jusqu’à présent. Auparavant, la firme de Mark Zuckerberg avait écopé d’une amende de 225 millions d’euros pour ne pas avoir informé les citoyens européens sur la façon dont WhatsApp collecte et utilise leurs données.
Tout particulièrement, la DPC avait pointé du doigt la façon dont les données de la messagerie sont partagées avec Meta. En plus de l’amende, WhatsApp a été condamné à changer sa politique de confidentialité et prévoit de faire appel.
Par ailleurs, Meta a dû s’acquitter d’une moindre amende de 17 millions d’euros pour un manquement de conservation des enregistrements liés aux failles de sécurité.
Plusieurs enquêtes de la DPC sont encore en cours concernant les pratiques de Meta liées aux données. Toutefois, la firme de Zuckerberg est loin d’être le seul GAFAM ciblé par l’autorité de protection irlandaise. Elle mène actuellement des dizaines d’investigations sur les géants de la tech…
https://youtu.be/Y2-CtzpD7no
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