Si Facebook tente de minimiser l’utilisation de son réseau par les émeutiers de Capitole, le géant des médias sociaux fournit au gouvernement fédéral des données sur les utilisateurs qui ont pris part à l’attaque. Ces données incluent leurs messages privés. Facebook a été sommé par les législateurs de le faire.
Une affaire révélée par une plainte
Dans une plainte pénale déposée contre Christopher M. Kelly, un habitant de New York, un mandat de perquisition sur son compte Facebook a été révélé. Après avoir été informé des publications sur Facebook d’un compte appartenant à Kelly contenant des images de lui lors de la prise d’assaut du Capitole américain le 6 janvier, le FBI a recherché ses messages privés, ainsi que son adresse IP, son numéro de téléphone et son adresse Gmail.
Parmi les données fournies par Facebook figuraient des messages privés avec d’autres utilisateurs. Lorsqu’un contact lui a dit de rester en sécurité et d’être à l’affût d’Antifa, un mouvement d’activistes anti-fascistes, il a répondu: « Je serai avec des ex-NYPD et des Proud Boys. Ce sera l’événement le plus historique de ma vie. » The Proud Boys est une organisation d’extrême droite dont les membres ont pris part au siège du Capitole. D’après les messages, le FBI pense que le frère de Kelly est un policier à la retraite qui avait prévu d’aller au Capitole avec son frère.
Selon la plainte, dans une autre conversation du 9 janvier, Kelly a publié une photo qui semblait le montrer brandissant un drapeau américain devant le Capitole. En légende, il écrit : « C’est moi – Photo prise par mon frère ». Dans un message privé de groupe le 6 janvier, il a écrit, insulte à l’appui, que la police est à terre et somme les occupants de sortir de « leur maison ».
Facebook vivement critiqué
L’historique du journal IP fourni par le géant des médias sociaux était également utile. Celle-ci montrait que Christopher M. Kelly avait voyagé de New York à Silver Spring, puis à Maryland le jour de l’assaut. Rien n’indique par contre qu’il a été arrêté, bien qu’un mandat d’arrêt ait été émis.
La directrice des opérations de Facebook, Sheryl Sandberg, avait déclaré peu de temps après l’attaque que les manifestations étaient en grande partie organisées sur des sites de médias sociaux plus petits et marginaux, comme Parler. Elle a ensuite été critiquée, car des preuves montraient que de nombreux groupes et comptes Facebook publics et privés, avaient été utilisés pour organiser la manifestation. Certains contenaient des menaces violentes. Le DOJ (U.S Department of Justice) a déposé de nombreuses accusations contre ceux qui planifient l’assaut à Washington et ceux qui publiaient des informations sur leur présence sur Facebook.
Selon une analyse du Programme sur l’extrémisme de l’Université George Washington plus tôt cette semaine, les médias sociaux ont été mentionnés dans 78% des 92 plaintes pénales déposées dans le cadre des enquêtes du ministère de la Justice sur cet assaut. Parmi ceux-ci, 38% incluent des publications sur les réseaux sociaux d’une personne qui a ensuite été inculpée.
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