La santé des femmes est différente de celles des hommes. Nos corps ne fonctionnent pas de la même manière, et les symptômes de mêmes maladies divergent d’un genre à l’autre. Aussi, si le Big Data est sous-exploité dans le secteur de la santé, il l’est encore plus en ce qui concerne la santé des femmes. Plusieurs startups cherchent à remédier au problème.
La possibilité d’analyser de larges blocs d’information révolutionne actuellement de nombreuses industries comme la technologie et le marketing. Cependant, le secteur de la santé accuse un certain retard dans le domaine du Big Data. Comme l’explique Katie Jacobs Stantion, CMO de ColorGenomics, « un mécanicien a plus de données sur votre voiture que votre docteur n’en a sur vous ».
ColorGenomics est une entreprise spécialisée dans les tests génétiques permettant d’identifier les risques qu’ont ses clients de développer divers cancers. Elle fait partie des entreprises qui souhaiteraient développer le Big Data dans le secteur de la santé. Nos corps pourraient alors être perçus comme de véritables Data Centers, et les données qu’il contient pourraient être collectées et traitées. Cependant, de nombreux efforts doivent être accomplis pour y parvenir.
Des différences selon le sexe et l’ethnie
L’accès aux données de santé détaillées pourrait être particulièrement utile pour les femmes, dont les problèmes de santé sont généralement moins bien compris par la communauté médicale. Jusqu’à récemment, de nombreux médecins ignoraient que les symptômes d’attaques cardiaques pour les femmes sont différents de ceux des hommes. Il est donc est essentiel de prendre une approche différente en fonction du sexe pour de nombreuses maladies différentes.
D’après Jennifer Tye, Vice-Présidente de Glow, il existe encore moins de données concernant les femmes de couleur. Glow est une entreprise proposant des applications pour permettre aux femmes de suivre leurs cycles menstruels. Tye est persuadée qu’il existe des différences concernant la fertilité selon les différentes ethnies. Cependant, ces différences ne sont pas encore connues. Il est nécessaire de les déterminer à l’aide des données adéquates.
Convaincre les consommateurs de partager leurs données de santé
Pour parvenir à cet objectif, la première étape est de convaincre les consommateurs utilisant des technologies liées à la santé de partager leurs propres informations. Pour Susan Coelius Keplinger, CEO de Panelist, une startup basée sur l’analyse du microbiome, cette première étape devrait pouvoir être franchie plus facilement que certains ne l’imaginent. Selon elle, à notre époque, la confidentialité est une notion obsolète, et la plupart des gens souhaitent simplement recevoir des réponses à leurs questions.
Plus prudente, Tye explique que Glow fait tout son possible pour que les utilisateurs puissent fournir autant d’informations qu’ils le souhaitent sans toutefois y être contraints. La raison pour laquelle les clients acceptent de fournir leurs informations personnelles est qu’ils sont très excités par les possibilités offertes par l’application, et par ce que la firme pourrait apprendre des données ainsi agrégées.
Le Big Data pour la santé des femmes
Glow a d’ores et déjà publié certaines découvertes effectuées grâce aux données anonymes des utilisateurs. Pour l’instant, la plupart de ces informations semblent plus intéressantes qu’utiles. Par exemple, l’entreprise a découvert que les femmes ont plus de chances d’avoir leurs règles juste après le début d’une nouvelle lune. Toutefois, certaines découvertes pourraient bien avoir des répercussions majeures sur la santé publique.
D’après les données de Glow, la troisième méthode de contrôle de naissance utilisée par ses utilisateurs est le témoignage. 17% des utilisateurs de l’application se fient aux conseils prodigués par d’autres. Cette méthode présente un taux d’échec de 18%. L’entreprise considère donc qu’elle a le devoir de partager les informations pertinentes avec sa clientèle.
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