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Internet Plus : la Chine veut noter tous les citoyens grâce au Big Data

Le gouvernement chinois envisage de mettre en place un système de crédits sociaux baptisé Internet Plus permettant d'attribuer une note à chaque citoyen et entreprise du pays. Un système basé sur le à la fois plein de promesses et terriblement inquiétant. 

Dans le premier épisode de la saison 3 de la série d'anticipation Black Mirror, produite par , on découvre un monde dans lequel les citoyens s'attribuent tous une note de 1 à 5 à chaque rencontre. Plus votre note est élevée, plus vous bénéficiez d'avantages et mieux vous êtes perçus dans la société. Ce système pousse les personnes à ne se soucier que des apparences, et à fuir les marginaux comme la peste.

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Un système de notation basé sur le comportement

Cette fiction contre-utopique n'est pas si éloignée de la réalité. Le Parti Communiste chinois envisage de mettre en place un système de crédits sociaux, afin de développer « une culture de la sincérité et une société socialiste harmonieuse ». Ainsi, si une personne commet une faute, comme griller un feu rouge ou ne pas payer son loyer, elle se verra imposer une sanction. La personne ou l'entreprise fautive se verra privée de nombreux privilèges, fera l'objet d'une surveillance et de contrôles réguliers.

Pour y parvenir, la Chine compte collecter toutes les informations disponibles sur les personnes et les entreprises sur internet. En fonction de ces informations, une note sera attribuée à chacun en fonction de leur crédit politique, commercial, social et légal. On ignore pour le moment comment les scores seront calculés, et comment les différentes qualités seront confrontées entre elles. Les personnes mal notées se verront refuser certains privilèges, comme le droit de voyager en première classe, de séjourner dans les meilleurs hôtels, ou d'envoyer leurs enfants dans les meilleures écoles.

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Baptisé « Internet Plus » par le gouvernement chinois, ce système suscite de nombreuses critiques. En Chine, 700 millions de personnes passent la plupart de leur temps sur internet. Le Big Data, les smartphones, le e-commerce et les réseaux sociaux permettraient de surveiller leurs faits et gestes, au même titre que les documents judiciaires, les relevés d'impôts ou d'emploi. De même, les entreprises, municipalités ou enseignants pourraient être notés par les citoyens. 

Internet Plus, le Big Brother du Big Data

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Beaucoup craignent une dérive totalitaire et un empiétement sur la vie privée des citoyens par le gouvernement. Cette idée est perçue comme un Big Brother généré par le Big Data. La Chine souhaite prendre le contrôle de l'économie de marché anarchique, afin de punir par exemple les entreprises qui vendent de la nourriture empoisonnée.

Cette intention est louable, mais prendra inexorablement un aspect totalitaire. En plus d'être un challenge technologique, ce concept de noter chaque citoyen est également fondamentalement subjectif et risque d'être extrêmement impopulaire. Certains craignent que le gouvernement utilise ce système Internet Plus pour censurer définitivement les personnes qui le critiquent en les faisant passer pour des malhonnêtes et les priver de leurs droits.

Un premier programme pilote avec Alibaba et sept entreprises

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Pour l'heure, huit entreprises privées ont mis déjà mis en place des bases de données compilant de nombreuses informations juridiques et financières sur leurs clients, guidés par le gouvernement. Parmi ces entreprises, Sesame Credit, rattachée au géant chinois du e-commerce Alibaba. Dans le cadre de ce projet pilote, des dizaines de millions d'utilisateurs ont eu l'opportunité de louer des voitures et des bicyclettes sans déposer de caution et d'éviter de faire la queue à l'hôpital en payant via leur smartphone après leur départ.

De même, le site de rencontre Baihe encourage ses usagers à afficher leur score Sesame Credit pour attirer des partenaires potentiels. 15% des utilisateurs suivent ce conseil. Certains se fient à ce score pour éliminer directement les mauvaises rencontres. Cependant, il n'est pas du tout sûr que ce système permettra vraiment d'éviter les malhonnêtes, et notamment les pirates informatiques.

Du pain bénit pour les hackers

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Selon William Glass, de l'agence de cyber-sécurité FireEye, un système centralisé serait vulnérable et attractif pour les hackers. Les criminels du net tenteront très probablement de voler des informations sur la plateforme, ou de les modifier moyennant rémunération.

Ce concept Internet Plus soulève de nombreuses questions et problématiques. Toutefois, il est difficile et même impossible de prédire réellement si ce système sera réellement bénéfique ou négatif pour la société. Il est possible que cette nouvelle manière de gouverner liée au Big Data permette enfin de réaliser l'utopie communiste et de créer l'égalité parfaite entre les citoyens.

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