De récentes études révèlent qu’il y a environ 800 000 ans, une espèce humaine ancienne a fait face à une situation démographique critique inattendue et a frôlé l’extinction. Et pour cause : un goulot d’étranglement.
Des chercheurs, en utilisant un modèle informatique, ont identifié une période de lutte pour la survie de l’humanité qui a duré 100 000 ans au début du Pléistocène. Ce triste chapitre de l’histoire humaine a été marqué par un sévère goulot d’étranglement démographique survenu entre 813 000 et 930 000 ans en arrière. Conséquence : réduction de la population humaine ancienne, capable de se reproduire, à moins de 1 300 individus. C’est une triste époque qui a perduré pendant 117 000 ans. Et la conséquence n’est autre que l’apparition d’un hiatus temporel dans les archives fossiles humaines en Afrique et en Eurasie.
Un goulot d’étranglement qui aurait presque conduit à l’extinction de l’espèce humaine
Le goulot d’étranglement démographique représente des situations où la population totale d’une espèce subit une réduction significative. Entraînant ainsi une diminution générale de la diversité génétique de cette même espèce. Cette situation peut avoir des conséquences néfastes sur la santé globale des populations.
Malgré tout, un goulot d’étranglement démographique ne représente pas toujours une menace pour les populations. Mais il existe des espèces qui ne sont pas du tout menacées par la diversité génétique. Notamment le kākāpō de Nouvelle-Zélande, ainsi que le vaquita, une espèce de marsouin en danger critique d’extinction. La menace relève plutôt des perturbations introduites par l’homme et par l’activité humaine elle-même.
Les récentes recherches ont révélé qu’une espèce humaine ancestrale a peut-être été confrontée à une situation similaire. Les chercheurs ont développé un outil appelé FitCoal. C’est graĉe à cette découverte qu’ils ont pu analyser plus de 3 100 génomes actuels. Ils ont découvert des preuves d’un grave goulot d’étranglement démographique dans chacune des 10 populations africaines. Ce qui aurait presque conduit l’ancêtre de la population humaine à l’extinction. Les chercheurs suggèrent que ce goulot d’étranglement pourrait avoir été causé par des changements climatiques.
Ce qu’en pensent les archéologues et les paléoanthropologues
Les archéologues et les paléoanthropologues n’ont pas tardé à donner leur avis sur cette récente étude. L’archéologue du British Museum, Nick Ashton et Chris Stringer, paléoanthropologue au Natural History Museum de Londres, ont fait remarquer que quelle que soit la cause du goulot d’étranglement suggéré, ses conséquences semblent avoir été limitées aux populations humaines en dehors de la lignée H. sapiens, ou bien elles ont été de courte durée. Ils ont mis en évidence que cela implique que la cause du goulot d’étranglement n’était probablement pas un bouleversement environnemental. « S’il s’agissait par exemple d’un refroidissement global sévère, les conséquences auraient été beaucoup plus larges », ont-ils affirmé en ajoutant que notre espèce a presque été éradiquée.
Ils ont noté que Homo sapiens, notre espèce, n’apparaît dans les archives fossiles que depuis environ 300 000 ans. Cela veut dire que le goulot d’étranglement modélisé aurait pu avoir des conséquences néfastes pour nos ancêtres. Les chercheurs de leur côté, ont indiqué que les fossiles d’Homo heidelbergensis sont parmi les rares découvertes en Afrique datant de la période du goulot d’étranglement. Il y a environ 950 000 à 650 000 ans en d’autres termes. Ils ont même suggéré que ce goulot d’étranglement pourrait avoir marqué un événement de spéciation conduisant à l’émergence du dernier ancêtre commun partagé par les Dénisoviens, les Néandertaliens et les humains modernes. Mais les autres études suggèrent que cet ancêtre commun pourrait être antérieur.
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« Et pour cause : un goulot d’étranglement. »
Est-ce du franssê ?
Le texte est lamentablement écrit.