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Cette technologie est si dangereuse que Google et Facebook ont préféré la cacher

Dès le début des années 2010, et avaient créé des technologies de reconnaissance faciale mais les ont jugées trop dangereuses et ont préféré ne pas les commercialiser. Malheureusement, la technologie open source a permis à des outils comme PimEyes et Clearview de voir le jour… 

On n’arrête pas le progrès, comme le dit l’adage. Depuis l’aube de l’humanité, la technologie n’a cessé d’évoluer pour faciliter toujours plus notre quotidien et accroître nos chances de survie dans un monde initialement hostile.

Il arrive même que l’innovation laisse des dégâts dans son sillage, à l’instar de la roue qui a mis les porteurs et les muletiers au chômage ou de l’imprimerie qui a fait disparaître enlumineurs et copistes.

Plus récemment, l’intelligence artificielle menace d’automatiser de nombreux métiers et fait craindre une vague de chômage sans précédent. Mais encore une fois, tout ce qui est techniquement possible semble inexorablement finir par se réaliser.

La Silicon Valley en a même fait sa devise : « move fast, break things ». Néanmoins, même dans les collines de Californie, il peut arriver qu’une technologie soit jugée trop dangereuse pour être mise entre les mains du grand public…

C’est précisément ce qui s’est passé en 2011, quand un ingénieur Google a révélé travailler sur un outil permettant de retrouver toutes les photos d’une personne disponibles sur le web en tapant son nom.

Quelques mois plus tard, le président de l’entreprise, Eric Schmidt, a expliqué lors d’un keynote que Google a « créé cette technologie, mais l’a retenue ». Selon lui, « c’est la seule technologie que Google a construite puis, en la regardant, a décidé d’arrêter ».

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Facebook a créé une casquette pour reconnaître n’importe qui

De la même manière, en 2017, Facebook a é en catimini une casquette munie d’un smartphone capable d’identifier n’importe qui grâce à la reconnaissance faciale. Ce dispositif aurait pu être très utile pour les personnes malvoyantes, mais il était aussi très risqué.

Deux ans plus tôt, Facebook avait déjà fait l’objet d’un recours collectif en justice dans l’Illinois à cause de sa technologie de reconnaissance faciale visant à aider les utilisateurs du réseau à « taguer » leurs amis sur les photos.

Cela lui avait coûté la modique somme de 650 millions de dollars. C’est probablement la raison pour laquelle le « chapeau magique » n’a toujours pas été commercialisé six ans plus tard

Et les géants de la tech ne se sont pas contentés d’annuler leurs projets : ils ont racheté toutes les startups développant des outils similaires pour les en empêcher.

En 2010, a ainsi acquis la startup suédoise Polar Rose spécialisée dans la reconnaissance faciale. En 2011, Google en a fait de même avec l’Américain PittPatt qui travaillait déjà avec les agences fédérales.

Puis, en 2012, ce fut au tour de Facebook d’acheter l’entreprise israélienne Face.com. À chaque fois, les GAFAM ont pris soin de mettre immédiatement fin aux services proposés par ces startups.

Quelques années plus tard, Facebook, Google et Apple ont déployé leurs propres technologies de reconnaissance faciale, mais uniquement pour des applications jugées inoffensives comme le déverrouillage d’un smartphone ou l’identification automatique sur les photos de réseaux sociaux.

Malheureusement, depuis plusieurs années, des entreprises nettement plus agressives ont commencé à apparaître dans le domaine de la reconnaissance faciale.

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Clearview et PimEyes : la reconnaissance faciale n’a plus de limites éthiques

Ce qui a permis ce changement est l’émergence de technologies de réseaux de neurones et d’intelligence artificielle open-source, alors qu’elles étaient jadis accessibles uniquement aux géants de la tech.

En guise d’exemples, on peut mentionner Clearview AI et PimEyes. Au cours des dernières années, ces entreprises ont repoussé les limites éthiques en créant des moteurs de recherche permettant de retrouver les photos de n’importe qui.

Pourtant, avant de créer Clearview AI, le co-fondateur Hoan Ton-That n’avait pas d’expérience dans la biométrie. Il créait des quizz Facebook, des jeux iPhone et des applications loufoques pour faire des selfies avec la coiffure de Trump.

C’est en cherchant à créer une application plus lucrative et originale qu’il s’est tourné vers des ressources gratuites en ligne comme OpenFace : la bibliothèque de reconnaissance faciale créée par la Carnegie Mellon University.

Le code était disponible sur GitHub en accès libre, avec un simple avertissement appelant à l’utiliser « responsablement ». Les chercheurs appellent notamment à « ne pas l’utiliser pour des applications enfreignant la confidentialité ou la sécurité ».

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Bien évidemment, ceci n’a pas suffi à dissuader le jeune entrepreneur australien. À présent, il développe une version de son application adaptée aux lunettes de réalité augmentée, similaire au projet avorté par Facebook il y a un peu moins de 20 ans…

Avec une simple paire de lunettes AR Vuzix à 999 dollars, l’utilisateur peut se connecter à la base de données Clearview regroupant 30 milliards de visages. L’application permet ensuite d’identifier n’importe qui à une distance maximale de 3 mètres.

Le logiciel de Clearview est réservé à la police, mais celui de PimEyes est accessible pour n’importe qui. Il suffit d’uploader une photo d’une personne pour retrouver toutes les images comportant son visage sur internet en un instant.

Ceci peut permettre de retrouver le nom d’un individu à partir de sa photo, son profil sur les réseaux, ou même ses photos intimes sur des sites pour adultes…

Par exemple, en juin 2023, un utilisateur de TikTok a utilisé PimEyes pour retrouver l’identité d’un homme qu’il avait trouvé séduisant dans les rues de New York. Une simple recherche lui a permis de découvrir son nom, sa profession et des informations sur sa situation familiale.

@twinkdetective

Replying to @jaspy this daddy took a minute #nyc #daddy #pridemonth

♬ original sound – imjisoofr

En d’autres termes, le démon scellé par les GAFAM depuis de nombreuses années a finalement été libéré prouvant une fois de plus que rien ni personne ne peut arrêter la course du progrès.

À présent, la reconnaissance faciale pourrait devenir omniprésente. Elle est déjà utilisée par la police pour élucider des crimes, par les gouvernements totalitaires pour surveiller leurs citoyens, mais pourrait maintenant se démocratiser au point de faire disparaître la notion d’anonymat…

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