Softlayer est une entreprise de Cloud computing fondée en 2005. Sa croissance rapide sur le marché du Cloud privé a attiré de nombreuses entreprises. Softlayer appartient maintenant à IBM. Explications.
Softlayer voit le jour en 2005. La spécialité de cette entreprise basée à Dallas au Texas ? La mise en place d’une solution Infrastructure as a Service ou IaaS permettant de stocker des données à large échelle. De 2005 à 2013, elle a rapidement développé son architecture. Elle contrôle maintenant 14 data centers et de gérer 100 000 serveurs aux États-Unis, en Europe et en Asie.
Son point fort ? Une solution qui repose sur l’automatisation du contrôle des appareils physiques et virtuels grâce à ses API permettant à ses clients de déployer en temps réel des instances de Cloud Public, des serveurs physiques et des clouds privés via des points d’accés Softlayer VPS et VPN
Des débuts fulgurants pour Softlayer
Cette croissance rapide de Softlayer a notamment été permis par le rachat en 2010 de la majorité de ses actions par GI Partners, un fonds privé d’investissement. L’objectif était de racheter un autre fournisseur de data centers et de services associés, le voisin Theplanet, basé à Houston, au Texas. Valeur de l’opération : 2,35 millions de dollars.
Softlayer a ainsi élargi sa clientèle faisant d’elle en 2011 l’une des plus importantes sociétés d’hébergement de clouds privés au monde. Les dirigeants annonçaient à cette période l’hébergement de 81 000 serveurs pour le compte de 26000 clients aux États-Unis et un chiffre d’affaires de 78 millions de dollars au premier semestre de cette année.
Évidemment, une entreprise telle que Softlayer intéresse fortement les grands noms du Cloud Computing, à commencer par IBM qui avait connu une croissance de 80 % de ses revenus en provenance de cette activité en 2012. Le géant de l’IT a vu dans ce spécialiste du IaaS un moyen de gagner des parts de marché sur ce secteur particulièrement prisé.
C’était surtout le moyen de contrôler toute la chaîne de valeur autour des offres Cloud d’IBM. On les retrouve dans le Bluemix et la célèbre solution de Deep learning, Watson. Ainsi, Big blue voulait proposer les services par le biais de ses propres infrastructures.
Softlayer, Bluemix : IBM a choisi
En 2013, IBM rachète Softlayer pour deux milliards de dollars. L’entreprise a gardé son nom en devenant une sous-division de l’entreprise. Cette opération a été finalisée en juin 2013 et a rapidement été suivie par des annonces. L’on retiendra plus facilement celle de l’ouverture d’un data center en région parisienne, plus précisément à Clichy en 2014. Cette installation de Softlayer technologies en France avait particulièrement retenu l’attention.
Pourtant, il ne faut pas oublier le travail effectué en moins de deux ans par la firme. En 2015, Softlayer sous la houlette d’IBM annonçait avoir à disposition 23 data centers dans 11 pays à travers le monde. La collaboration avec le gestionnaire de Data Centers californien Digital Reality a été cruciale afin de mener à bien cette expansion chiffrée à 1,2 milliard de dollars.
Softlayer était donc au coeur de la stratégie Cloud d’IBM jusqu’à 2016. Mais l’année dernière a marqué le déclin des activités traditionnelles de Big Blue. Le chiffre d’affaires de l’activité Cloud était en hausse de 35 % sur l’année, mais les parts de marché restaient bien plus faibles que celle d’Amazon, le mastodonte en place sur ce secteur depuis plus de dix ans.
Pour gagner en visibilité et en clarté auprès des clients et des investisseurs, IBM a donc choisi de se dégager de l’image de marque de Softlayer. Ainsi en octobre 2016, les dirigeants de l’entreprise ont déclaré que le nom Softlayer disparaîtra petit à petit au profit de la marque Bluemix.
Résultat, il est maintenant possible de s’offrir les services de Softlayer depuis un compte professionnel IBM. D’ailleurs, le site Web du spécialiste du IaaS renvoie systématiquement vers les pages des offres Bluemix.
Softlayer et son pricing
Ce changement d’identité s’accompagne d’une baisse du pricing de Softlayer, c’est-à-dire des tarifs pratiqués, et ce dès le troisième trimestre 2016.
La nouvelle base tarifaire se trouve sur le site Web de Softlayer. Les offres se divisent en deux entités : serveurs physiques et serveurs physiques. La première offre commence à 0,368 dollar par heure ou 158 dollars par mois pour un service en moins d’une demi-heure et une base de 500 Go de stockage. La seconde offre concernant le stockage de données dans le Cloud est facturée à partir 0,038 dollar par heure ou 25 dollars par mois. Cette fois-ci, le client dispose de 250 Go de stockage.
Il s’agit bien évidemment d’une base puisque la société peut fournir un hébergement épaulé par des processeurs 56 cœurs et 242 Go de mémoire vive pour les très grosses tâches (Deep learning ou traitement de données en temps réel).
Un fort recul sur les marchés
Malgré cette baisse de tarif, cela n’empêche pas les gros clients des offres IaaS de Softlayer / IBM de quitter le navire. C’est le cas de la messagerie Whatsapp qui aurait changé de crèmerie et hébergé les données de ses clients sur les infrastructures “on premice” de son propriétaire Facebook.
Les concurrents sur le marché du serveur dédié Bare Metal se spécialisent dans l’hébergement de technologies de containerisation comme la plateforme Docker Swarm ou Rancher.
Dernière épine dans le pied d’IBM, les infrastructures de l’entreprise situées à Houston sont hors d’état de marche suite à la tempête Harvey qui a frappé l’agglomération en fin de semaine dernière. “Innover ou mourir” tel est la devise de l’entreprise depuis 2005. IBM réussira-t-il à se faire une place de choix dans le secteur du Cloud ? La question reste à explorer.
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