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Les Etats-Unis veulent empêcher la Chine de voler leurs données

Le Secrétaire d'État américain Mike Pompeo annonce que les États-Unis veulent empêcher la Chine de voler les données personnelles de ses citoyens. Des accusations explicites, dans un contexte diplomatique de plus en plus tendu entre les deux superpuissances…

En début de semaine, le Secrétaire d'État américain Mike Pompeo annonçait l'intention des États-Unis de bannir TikTok et d'autres applications de réseaux sociaux chinois. En cause ? Des inquiétudes concernant la sécurité nationale.

Tout comme les géants chinois des télécommunications Huawei et ZTE ont fait l'objet d'une enquête, l'administration Trump souhaite examiner l'infrastructure des applications mobiles chinoises.

Déjà en novembre 2019, le Committee on Foreign Investisment des États-Unis avait ouvert une enquête concernant la cybersécurité de TikTok. En décembre, la Defense Information Systems Agency recommandait au personnel du Department of Defense de ne plus utiliser l'application à cause  » des risques potentiels « .

À présent, Mike Pompeo explique que ces commentaires concernant TikTok s'inscrivent dans un contexte plus global. Selon ses dires, «  les États-Unis souhaitent évaluer la menace que représente le Parti Communiste chinois « .

Le Secrétaire d'État accuse explicitement le gouvernement chinois de vouloir voler les données personnelles des citoyens américains par le biais des télécommunications et des réseaux sociaux. L'administration Trump cherche à présent un moyen de l'en empêcher.

Interrogé par des journalistes au State Department, le diplomate affirme que «  l'infrastructure des 100 prochaines années doit être une infrastructure de communication basée sur l'idéal occidental de la propriété privée et de la protection des données personnelles des citoyens de façon transparente « .

Or, il accuse les entreprises chinoises de hardware et de software de ne pas suivre ce modèle. Par le passé, Mike Pompeo avait qualifié Huawei et d'autres entreprises soutenues par le gouvernement chinois d'être des  » chevaux de Troie pour les renseignements chinois « . Le Pentagone a d'ailleurs cessé d'utiliser les équipements de Huawei et ZTE.

C'est la raison pour laquelle chaque application et chaque appareil chinois vont être passés en revue. À l'heure où les citoyens américains gardent leurs données sur leurs téléphones, leurs ordinateurs, ou leurs enregistrements de santé, les États-Unis veulent «  s'assurer que le Parti Communiste chinois n'y ait pas accès « .

Pour l'heure, Mike Pompeo n'a pas encore précisé concrètement quelles seront les mesures prises pour protéger les données des citoyens américains. On imagine cependant qu'elles seront mises en place dans de brefs délais.

Les États-Unis, l'Inde et l'Europe soupçonnent la Chine de voler leurs données

Voilà bien longtemps que les États-Unis reprochent à la Chine de leur voler leur propriété intellectuelle. Des pratiques qui auraient coûté plusieurs milliards de dollars de revenus à l'économie américaine, des milliers d'emplois, et représentent une menace pour la sécurité nationale.

En début de semaine, le directeur du FBI, Christopher Wray, décrivait l'espionnage chinois et le vol de propriété intellectuelle comme étant «  l'un des plus vastes transferts de richesse dans l'histoire de l'humanité « .

Les États-Unis semblent hausser le ton à ce sujet, dans un contexte de relations particulièrement tendues entre les deux superpuissances. Rappelons que l'administration Trump reproche à la Chine d'avoir laissé le COVID-19 se propager dans le monde entier, et va jusqu'à la soupçonner de l'avoir fait volontairement.

De son côté, le gouvernement chinois affirme qu'il ne pratique en aucun cas le vol de propriété intellectuelle. Cependant, ces soupçons semblent désormais émaner d'autres pays que les États-Unis.

La semaine dernière, l'Inde a banni TikTok et 59 applications chinoises par crainte pour la confidentialité des données personnelles des utilisateurs. De même, en juin 2020, l'Union européenne a ouvert une enquête pour vérifier si TikTok enfreint le RGPD.

Il y a quelques jours, les GAFAM ont par ailleurs décidé de ne plus se soumettre aux requêtes de données du gouvernement chinois pour les citoyens de Hong Kong, suite à l'adoption d'une nouvelle loi de sécurité nationale jugée liberticide.

Peu à peu, la Chine semble donc en bonne voie pour se mettre à dos la plupart des pays étrangers dans le domaine du numérique. Difficile de prédire les conséquences d'une telle fracture, tant elles risquent d'être colossales…

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