Glassdoor dans la tempête pour avoir compromis l’anonymat des utilisateurs

Glassdoor, le site d'évaluation anonyme des entreprises, a causé une vive polémique en commençant à lier les vrais noms et d'autres informations personnelles identifiables des utilisateurs à leurs profils anonymes, sans leur consentement explicite.

Glassdoor, la plateforme en ligne permettant aux salariés d'évaluer leurs entreprises de manière confidentielle, est secouée par une vague de protestations. La raison ? Une nouvelle politique de collecte des données personnelles sans l'accord préalable des utilisateurs. Un changement remettant en cause la préservation de l'anonymat, pourtant l'un des principes fondateurs du site.

Menace de représailles des employeurs

Le concept même de Glassdoor repose sur la discrétion totale. Les employés mécontents peuvent ainsi partager leurs avis sans crainte de répercussions. Mais en récupérant désormais noms, prénoms et autres informations privées, le site expose ses contributeurs à un risque accru de représailles de la part des directions mal notées.

Au-delà de la rupture de confiance, c'est l'éventualité d'une fuite de données qui inquiète les internautes. Car en cas de piratage ou d'injonction judiciaire, les informations censées rester anonymes pourraient être rendues publiques. De quoi ternir les réputations et mettre en péril les carrières des salariés les plus critiques.

Face à l'émoi suscité, de plus en plus de contributeurs optent pour la suppression définitive de leur compte Glassdoor. Un mouvement de défiance qui pourrait sérieusement entamer la crédibilité et l'attractivité de la plateforme, déjà concurrencée par d'autres services d'évaluations professionnelles en ligne.

La promesse d'anonymat remise en cause ?

Pour justifier ce virage controversé, Glassdoor argue de l'intégration récente d'un service dédié à la mise en relation professionnelle. Une fonctionnalité qui, selon l'entreprise, nécessiterait l'authentification des profils via la collecte de données personnelles. Un argument très critiqué par les observateurs, car rien n'oblige a priori à lier ce service au système d'évaluations anonymes.

Dans un communiqué, Glassdoor assure que « les utilisateurs ont toujours la possibilité de rester totalement anonymes ». Pourtant, les faits semblent contredire ces affirmations rassurantes. De nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer un reniement des engagements initiaux de liberté d'expression pour les employés.

Seule parade pour l'heure : réclamer auprès du service client la suppression intégrale des données personnelles, un processus qui peut prendre jusqu'à 30 jours.

Glassdoor au pied du mur

Le site devra rapidement clarifier ses véritables intentions pour éteindre l'incendie et regagner la confiance de sa communauté. Faute de quoi, la plateforme pourrait bien perdre une partie de ses contributeurs, au profit de concurrents jugés plus respectueux de la confidentialité.

L'avenir de Glassdoor semble désormais suspendu à sa capacité à garantir un anonymat total et pérenne pour ses utilisateurs. Tout un défi pour un service dont la raison d'être repose précisément sur cette promesse.

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