La chanteuse Grimes, ex-compagne d’Elon Musk, a décidé d’embrasser pleinement la révolution de l’IA. Elle invite quiconque à utiliser sa voix en DeepFake pour créer des chansons, à condition de partager la moitié des royalties. L’avenir de la musique ?
Depuis quelques jours, l’industrie de la musique est en panique. Suite au succès fulgurant d’une fausse chanson de Drake générée par l’IA, elle redoute un véritable raz de marée.
Si les DeepFakes créés via l’intelligence artificielle continuent de s’améliorer, les vrais artistes pourraient devenir totalement inutiles.
Leur voix pourra être synthétisée par n’importe qui, et les empires fondés par les labels au fil des décennies risquent de s’effondrer comme des châteaux de cartes…
Toutefois, tous les artistes ne tremblent pas face à l’essor de l’IA générative. La chanteuse Claire Boucher, mieux connue sous le nom de Grimes, y perçoit plutôt une nouvelle opportunité.
Grimes autorise les DeepFakes de sa voix
https://twitter.com/Grimezsz/status/1650304051718791170?s=20
L’artiste canadienne, accessoirement ex-fiancée d’Elon Musk, a déclaré sur Twitter qu’elle est prête à partager 50% des royalties avec quiconque génère une chanson en utilisant sa voix.
Elle considère en effet les chansons créées via l’IA comme n’importe quelle collaboration avec un autre artiste. C’est la raison pour laquelle elle est prête à partager les gains équitablement.
Au-delà d’une simple permission, Grimes invite même les créateurs à utiliser sa voix pour les projets musicaux basés sur l’IA.
Selon ses propres mots, « sentez-vous libres d’utiliser ma voix sans pénalité, je n’ai pas de label ou d’attache légale ». Elle ne précise pas pour l’instant comment un tel partage des royalties fonctionnerait.
Une artiste passionnée de technologie
Cette prise de position peut surprendre, car elle est à contre-courant de celle des maisons de disque. Toutefois, la chanteuse a toujours aimé expérimenter les nouvelles technologies tant dans sa musique que dans sa vie personnelle.
En mars 2023, l’artiste a notamment affirmé qu’une interface cerveau-machine lui a permis d’utiliser une souris d’ordinateur avec son esprit.
Par ailleurs, elle a même entraîné une IA sur toute sa discographie afin de créer son « double numérique » capable d’écrire de nouvelles chansons.
Elle aime l’idée de « fusionner avec une machine, de rendre tout l’art open source et de tuer les droits d’auteur ».
La seule voie possible pour l’avenir de la musique ?
Quoi qu’il en soit, la voie choisie par Grimes pourrait être la seule possibilité pour les artistes dans un avenir proche. À l’heure actuelle, aucune loi n’encadre réellement l’utilisation de voix existantes synthétisées par l’IA.
Et même quand les régulateurs se pencheront sur le dossier, il semble impossible de s’assurer qu’une IA ne soit pas entraînée sur des oeuvres existantes. Ce problème ne concerne pas seulement le monde de la musique, mais celui de l’art dans sa globalité.
Par exemple, de nombreux peintres et dessinateurs sont furieux que l’IA text-to-image MidJourney ait été entraînée sur leurs travaux. Ils ont porté plainte, mais ne sont malheureusement pas en mesure de prouver leurs dires.
Face à l’intelligence artificielle, les créateurs vont donc devoir accepter la banalisation du plagiat, exploiter la technologie à leur avantage ou trouver un moyen de protéger leur talent…
Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce que les artistes doivent déposer les armes face à l’IA comme le fait Grimes ? Ou pensez-vous qu’une solution soit possible pour protéger la propriété intellectuelle face à cette technologie disruptive ?
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