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La Russie n’a plus assez de stockage Cloud à cause de la guerre

Suite au départ des géants américains du Computing, la Russie pourrait tomber à court de capacité de stockage d'ici deux mois. Il n'y a pas assez de Data Centers dans le pays. Le gouvernement évalue plusieurs solutions pour éviter une véritable catastrophe informatique…

La Russie a la capacité de priver l'Europe de gaz et de pétrole. En revanche, elle est d'ores et déjà à court de capacité de stockage Cloud.

Certaines sanctions infligées par l'OTAN à la Russie manquent probablement d'impact, à l'instar de l'arrêt des exportations de produits de luxe français. En revanche, sans la coopération occidentale, le pays de Vladimir Poutine pourrait être confronté à de lourdes contraintes dans le domaine de l'informatique.

Ces problèmes ont déjà commencé, suite au départ des trois principaux fournisseurs de Cloud Computing. Début mars 2022, AWS, Google Cloud et Microsoft Azure ont tous les trois annoncé la fin de leurs opérations en Russie.

Suite à ces décisions, les entreprises russes ont été contraintes de s'en remettre au stockage cloud domestique. Par exemple, les besoins en capacité de stockage local de l'opérateur mobile russe MegaFon ont été multipliés par 5. Ceux de MTS multipliés par dix, et le réseau social VK a consommé 20% de ressources de stockage supplémentaires en une semaine.

C'est un grave problème, car il n'y a tout simplement pas suffisamment de Data Centers en Russie pour répondre aux besoins des entreprises locales. Cette crise s'inscrit par ailleurs dans un contexte déjà tendu, car de nombreux projets de Smart City ont déjà accru les besoins des entreprises russes en stockage numérique. Ces projets impliquent par exemple des technologies de surveillance vidéo et de reconnaissance faciale.

En conséquence, il ne reste que deux mois avant que la Russie tombe à court d'espace de stockage de données. Une solution nationale est indispensable.

La Russie hésite entre la saisie des serveurs et le sacrifice du streaming

Les officiels russes cherchent désespérément une solution pour éviter cette pénurie de stockage catastrophique. Plusieurs pistes sont explorées.

La Russie pourrait tout d'abord économiser de l'espace en demandant aux fournisseurs d'accès internet de couper l'accès aux services de streaming et autres plateformes de divertissement afin de dédier les ressources aux cas d'usage essentiels.

La troisième option serait d'acheter toute la capacité de stockage des Data Centers russes. Cette possibilité poserait toutefois d'autres problèmes aux fournisseurs de divertissement nécessitant du stockage additionnel pour ajouter des services ou du contenu.

Le gouvernement réfléchit aussi à saisir tous les serveurs et appareils de stockage abandonnés par les entreprises ayant quitté la Russie, afin de les intégrer à l'infrastructure publique.

Ces différentes solutions ont été proposées au cours d'un meeting organisé au ministère de la transformation numérique. Parmi les participants, on compte des représentants de Sberbank, MTS, Oxygen, Rostelecom, Atom-Data, Croc et Yandex.

En parallèle, le Ministère du Développement Numérique a amendé la loi Yarovaya de 2016 afin de suspendre l'obligation pour les opérateurs télécom d'accroître leur capacité de stockage de 15% par an pour la surveillance antiterroriste.

Selon les médias locaux, le ministère évalue actuellement la quantité de ressources disponibles si le gouvernement prenait une ou plusieurs de ces mesures. Une procédure rapide pourrait être développée si une option s'avère bénéfique.

La Chine à la rescousse ?

Le dernier recours serait de se tourner vers les vendeurs de systèmes informatiques et les fournisseurs de cloud chinois comme Alibaba. Toutefois, la Chine n'a pas encore décidé dans quelle mesure elle soutiendrait la Russie ni dans quels secteurs.

Le géant Huawei, lié au gouvernement chinois, aurait suspendu ses ventes d'équipement à la Russie jusqu'au 26 mars 2022. Toutefois, alors que cette entreprise est elle-même bannie des États-Unis et d'une partie de l'Europe, elle pourrait décider de saisir cette opportunité afin de rattraper ses concurrents occidentaux…

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