Tout savoir sur la méthode Lean

Les différentes entreprises recherchent constamment des méthodes pour améliorer leur productivité et leur compétitivité. La méthode Lean en fait partie. C'est une approche japonaise qui a gagné en popularité ces dernières années. Mais quelles sont les spécificités de ce mode de management d'entreprise ? Quels sont ses avantages et comment le mettre en place dans une société ? Voyons tout cela ensemble.

La méthode Lean, ou Lean Management, est donc une approche de gestion d'entreprise. Son but consiste en la maximisation de la valeur ajoutée pour le client. Dans le même temps, elle cherche à réduire les coûts et les gaspillages. La notion de mudas y joue un rôle important. Elle permet en effet d'identifier et d'éliminer toutes les sources de pertes et de gaspillages.

Qu'est-ce que c'est la méthode Lean ?

Le Lean est une méthode de travail qui a vu le jour dans les années 1980 au Japon au sein de l'entreprise Toyota. L'appellation vient du terme anglais « lean » qui signifie « maigre » ou « mince ». L'idée est de concentrer les efforts sur l'essentiel et d'éviter tout ce qui est superflu ou inefficace.

La méthode de travail Lean vise donc à éliminer toutes les activités inutiles ou non productives dans une société. Cela inclut également l'amélioration des performances ainsi que le développement d'un environnement proactif.

Cette approche se base de ce fait sur un objectif clair : faire plus avec moins. Pour y parvenir, il est nécessaire de s'interroger sur l'ensemble des processus de l'entreprise. Il faut ensuite identifier ce qui apporte de la valeur ajoutée et ce qui génère du gaspillage. Une fois ces éléments mis en lumière, toute action doit alors être orientée vers l'élimination du gaspillage et l'amélioration continue de la chaîne de production.

Les objectifs du Lean management

Le Lean management se fixe plusieurs objectifs. Cela comprend la réduction des déchets, une amélioration continue des process, la prise de responsabilité de chacun et la satisfaction du client.

Cette démarche vise notamment à éliminer tous les éléments improductifs ou superflus qui peuvent entraver le succès de l'entreprise. Cela inclut la réduction des temps d'attente inutiles, des coûts excessifs, des défauts de qualité ou encore des inventaires encombrants.

Le Lean prône aussi l'amélioration constante de tous les processus au sein de l'organisation. Pour y parvenir, il faut faire une évaluation continue des performances. Cela passe d'ailleurs par l'introduction de nouvelles idées et technologies pour optimiser l'efficacité opérationnelle.

Dans cet environnement, chaque employé doit être conscient de sa part de responsabilité dans la réussite de l'entreprise. Ils doivent s'engager activement dans cette mission pour contribuer à la réalisation des objectifs collectifs.

La satisfaction du client est au cœur de cette démarche. Il s'agit d'offrir la meilleure qualité possible, en termes de produits et services, mais également en matière d'interaction avec le client, afin de répondre à ses attentes et besoins avec précision et réactivité.

Les principaux piliers de la méthode Lean

La philosophie Lean

La philosophie Lean repose sur l'élimination des coûts inutiles et la satisfaction du client. Cette vision consiste à apporter plus de valeur au consommateur tout en optimisant les ressources. Se focaliser sur ces objectifs permet de générer une amélioration de la rentabilité et de l'efficacité opérationnelle, rendant ainsi l'organisation plus compétitive.

L'un des principes fondamentaux de cette méthodologie est de placer le client au cœur du processus de décision. Il s'agit d'identifier ses besoins et attentes afin de leur apporter satisfaction de manière optimale. Cela inclut également la prise en compte du retour d'information pour affiner continuellement les offres et services proposés.

La méthode Lean vise de même à instaurer une culture d'amélioration continue au sein des organisations. Il s'agit de remettre constamment en question les processus existants et de chercher à les optimiser. La mise en place d'une telle philosophie nécessite l'implication et l'adhésion de tous les acteurs de l'entreprise, quelle que soit leur position hiérarchique.

Les outils Lean

Plusieurs outils et techniques de gestion interviennent dans le cadre de la méthode Lean. Cela permet de faciliter l'analyse des processus et mettre en œuvre les améliorations requises. Ces méthodes permettent d'identifier les sources de gaspillages, d'établir des indicateurs de performance clairs et de suivre au plus près les progrès réalisés.

Le Value Stream Mapping (ou VSM) est un outil visuel qui représente la chaîne de valeur d'un produit ou service, afin d'identifier les activités génératrices de valeur ajoutée et celles qui engendrent des gaspillages. Cette cartographie permet ainsi de repérer les points d'amélioration potentiels et de réorganiser les processus pour une meilleure efficacité opérationnelle.

Le cycle PDCA, ou Planifier, Réaliser, Contrôler, Ajuster, sert de référence pour tester et implanter des changements au sein d'une organisation. Il vise à maintenir un esprit d'innovation constant en mettant en œuvre des solutions, en vérifiant leur efficacité, puis en les ajustant au besoin.

La méthode 5S tient pour trier, ranger, nettoyer, standardiser et maintenir. Elle se focalise sur l'organisation du lieu de travail, avec pour objectif d'améliorer l'efficacité des équipes en réduisant le temps consacré aux activités non productives. Elle favorise également la qualité et la sécurité en instaurant un environnement de travail propre et ordonné.

L'équipe Lean

L'implication et la participation active des équipes sont essentielles au succès d'une démarche Lean. La mise en place d'un management adapté et d'une culture d'entreprise tournée vers la collaboration est ainsi capitale pour obtenir les résultats escomptés.

Dans la méthodologie Lean, les employés sont considérés comme les principaux acteurs de la performance globale. Ils sont sollicités pour identifier et résoudre les problèmes rencontrés lors de la réalisation de leur travail, afin de proposer des solutions innovantes et d'améliorer sans cesse les processus opérationnels.

Le management joue un rôle crucial dans le développement d'une culture d'amélioration continue. Les dirigeants doivent être en mesure de soutenir et encourager leurs équipes, tout en faisant preuve d'exemplarité et de cohérence dans leurs actions. Un style de leadership collaboratif et facilitateur est donc privilégié pour tirer le meilleur parti des compétences individuelles et collectives.

La formation Lean

La formation et le développement des compétences sont des éléments incontournables pour déployer efficacement la méthode Lean au sein d'une organisation. Ils permettent de sensibiliser l'ensemble des acteurs aux principes et outils du Lean afin qu'ils puissent les appliquer à leur poste de travail.

Pour réussir l'implémentation de la démarche Lean, il est important d'adapter les programmes de formation aux besoins spécifiques de chaque entreprise et secteur d'activité. Des modules ciblant différents niveaux d'expertise peuvent être proposés, allant des formations de base aux certifications plus avancées.

Assurer une mise à jour régulière des connaissances et compétences des collaborateurs est important pour maintenir une dynamique d'amélioration continue. Ils doivent disposer des ressources nécessaires pour s'autoformer et évoluer tout au long de leur parcours professionnel.

La méthode Lean et les Mudas

Le concept de muda est indissociable du lean management. Ce terme désigne toutes les activités qui n'ont pas de valeur ajoutée pour l'entreprise. Cette idée est développée par les ingénieurs de Toyota Taïichi Ohno et Shigeo Shingo dans les années 1950. Ces deux inventeurs de la méthode Lean ont identifié 7 mudas. Toutefois, suite au développement des réflexions autour de la méthode Lean, un huitième a été mis en avant.

Muda de surproduction

Le premier muda est la surproduction. Elle se manifeste lorsqu'un produit ou service est produit avant que le client ne le demande ou en quantité supérieure aux besoins réels. Ce type de muda entraîne une augmentation des coûts, de la consommation d'énergie et des ressources naturelles ainsi qu'un mauvais usage des équipements et moyens humains.

Muda d'attente

Le deuxième muda correspond à l'attente, c'est-à-dire lorsque les employés, les machines ou les produits passent du temps en situation d'attente sans être réellement productifs (temps de cycle long, congestion, manque de synchronisation). Cela entraîne des retards et une diminution de la rentabilité globale.

Muda de transport

Le troisième muda concerne le transport inutile ou excessif de matériaux, produits ou personnes au sein de l'organisation. Ces mouvements superflus peuvent causer des dégradations, des accidents et générer des coûts supplémentaires.

Muda de surtraitement

Le quatrième muda est celui du surtraitement, qui se produit lorsqu'on réalise des opérations qui n'apportent pas de valeur ajoutée au client, telles que des contrôles qualité redondants, des processus trop complexes ou des tâches administratives lourdes. Ce phénomène engendre une utilisation inefficace des ressources et un allongement des délais de réalisation.

Muda de stock

Le cinquième muda représente les stocks excédentaires, qu'il s'agisse de matières premières, de produits semi-finis ou de produits finis. Un niveau de stock élevé peut masquer des problèmes de production et génère des coûts de possession, ainsi qu'un risque de perte de valeur (obsolescence, altération).

Muda de mouvement

Le sixième muda est lié aux mouvements inutiles ou inefficaces des employés. Cela comprend la recherche d'outils, du déplacement excessif entre les postes de travail ou des gestes superflus. Ces mouvements génèrent fatigue, perte de temps et risques d'accidents du travail.

Muda de défauts

Le septième muda concerne les défauts ou erreurs dans les produits ou services, pouvant entraîner des retours clients, des réparations, des rebuts ou des pertes de confiance de la part des clients. Cela représente un coût majeur pour les organisations en termes de garantie, image de marque et fidélisation.

Muda de non-utilisation des compétences

Enfin, le huitième muda (ajouté par la suite) est celui de la non-utilisation des compétences. Cela se produit lorsque les connaissances, habiletés et talents ne sont pas pleinement reconnus et exploités. Ceci peut contribuer à une mauvaise organisation, un manque d'innovation et une motivation en berne des collaborateurs.

Les principaux ennemis du Lean management

Ennemi n°1 : Le manque de leadership et de soutien de la direction

Un des premiers ennemis rencontrés lors de l'implémentation de la méthode lean est le manque de leadership et de soutien de la part des dirigeants de l'entreprise. Sans l'appui et l'engagement total de la direction, il sera difficile, voire impossible de mener à bien le processus d'amélioration continue. Or cela est requis par le lean management. Les managers doivent être formés à cette philosophie de gestion et capables de transmettre leurs savoir-faire aux employés.

Un leader doit montrer l'exemple en adoptant lui-même les méthodes et les outils préconisés par le lean management. De plus, il doit créer un environnement propice à l'épanouissement des collaborateurs et encourager leur participation active dans la réalisation des objectifs communs. La direction doit également assurer un suivi régulier et rigoureux des projets lean. Cela passe par la mise en place des indicateurs de performance pertinents qui permettront d'évaluer les progrès réalisés. Sans un véritable engagement et une compréhension profonde du lean management, il sera très difficile pour l'entreprise de combattre cet ennemi et d'avancer sur la voie de l'amélioration continue.

Ennemi n°2 : La résistance au changement des employés

Le second ennemi à affronter lors de l'adoption du lean management est sans aucun doute la résistance au changement des employés. Cette résistance peut provenir de différentes sources. Cela est le cas de la peur de l'inconnu et du manque de confiance envers la nouvelle méthode. Il ne faut pas oublier le confort lié aux anciennes pratiques. Lorsque l'on demande à une personne de changer ses habitudes et sa manière de travailler, il est naturel qu'elle se sente déstabilisée. Son premier réflexe sera donc de protéger le statu quo.

Pour minimiser la résistance au changement des employés, il faut les impliquer dès le début du processus d'implémentation. Pour cela, vous devez les informer sur les bénéfices de cette approche et les former aux nouvelles méthodes et outils. Cela contribue grandement à diminuer leur résistance. Ensuite, la mise en place d'un système d'amélioration continue basé sur un flux constant de feedbacks entre les collaborateurs et les managers facilite l'acceptation des nouveaux procédés et la réalisation des objectifs fixés dans le cadre du lean management.

Ennemi n°3 : La complexité et la rigidité des processus

Le dernier ennemi à combattre pour assurer la réussite d'une organisation lean est la complexité et la rigidité des processus existants. Une entreprise qui souhaite adopter les principes du lean management doit être prête à revoir en profondeur ses méthodes de travail. Elle doit privilégier la simplicité et la flexibilité. Cela permet de faciliter l'implémentation et l'adaptation aux nouvelles solutions proposées par cette philosophie.

Il est important de prendre en compte que la standardisation et l'amélioration continue imposent une remise en question permanente des processus en place. Cela signifie qu'il faut être capable d'identifier rapidement les dysfonctionnements ou les incohérences dans les procédés de travail. Il faut ensuite les corriger sans attendre. Passer d'un système rigide et compliqué à un système simple et flexible demande nécessairement un effort collectif.

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