Pour la première fois, OpenAI vient de laisser des artistes tester son IA Sora pour générer des vidéos à partir d’un prompt ! Découvrez 7 nouvelles vidéos incroyables créées à l’aide de cet outil révolutionnaire, et les premières impressions des artistes… le début d’une nouvelle ère pour le cinéma, les clips et l’art en général ?!
Depuis sa présentation initiale en février 2024, OpenAI Sora fascine le monde entier. Cette intelligence artificielle d’un genre nouveau est capable de produire n’importe quel style de vidéo à partir d’une simple description textuelle.
Elle peut tout aussi bien générer des personnages réalistes que des créatures fantastiques, et l’utilisateur peut préciser la situation, le décor, le scénario ou même le style de plan et de caméra utilisés.
Toutefois, cet outil révolutionnaire n’est pas encore disponible pour le grand public. Jusqu’à présent, nous devions nous contenter des démos partagées directement par OpenAI pour se faire une idée de son potentiel.
À présent, en attendant la sortie prévue pour le courant 2024, OpenAI vient de laisser pour la première fois des utilisateurs tiers mettre la main sur Sora. Une poignée d’artistes ont pu tester l’IA, et les vidéos qu’ils ont créées viennent d’être dévoilées.
Des cinéastes, artistes visuels, directeurs créatifs, designers, agences de pub et autres musiciens ont ainsi pu générer des vidéos à partir de leurs propres prompts et livrer leurs impressions.
Air Head : un court-métrage produit par Shy Kids
Basée à Toronto, au Canada, l’agence multimédia Shy Kids réunit trois artistes. L’un d’eux, Walter Woodman, réalisateur de courts-métrages, a utilisé Sora pour produire le court-métrage intitulé Air Head.
Ce petit film nous présente les péripéties d’un homme ballon qui explique être « littéralement rempli d’air chaud ». Il décrit ensuite les avantages et les inconvénients de vivre avec cette anomalie anatomique.
Par exemple, le vent peut faire exploser sa tête. Et marcher dans le rayon cactus d’une jardinerie est très dangereux pour lui. Cependant, il est heureux d’être conscient que « nous sommes tous à un coup d’épingle de la déflation ». Philosophique…
Selon Walter, le point le plus excitant avec Sora est sa capacité à « produire des choses totalement surréalistes ». Il estime que cet outil ouvre « une nouvelle ère pour l’expressionnisme abstrait ».
Un documentaire sur des animaux imaginaires
Le consultant Don Allen III, spécialiste de la réalité virtuelle et augmentée, ancien de chez DreamWorks Animation, a utilisé Sora pour créer un documentaire animalier dans le style de Discovery Channel ou National Geographic.
Toutefois, plutôt que de représenter de véritables animaux, il a exploité la puissance de l’IA pour mettre en scène des créatures fantastiques, chimères entre plusieurs espèces.
On découvre des chats aquatiques, un renard corbeau, une girafe flamant rose ou même une nuée de cochons volants. Tous ces animaux imaginaires sont bluffants de réalisme.
Selon Allen, les capacités de visualisation instantanées offertes par Sora lui ont permis de laisser libre cours à sa créativité et de mieux focaliser son temps et son énergie.
D’après ses dires, « depuis longtemps je crée des créatures hybrides en réalité augmentée dans ma tête, des combinaisons que je trouve amusantes ».
À présent, « j’ai un moyen beaucoup plus facile de prototyper les idées avant de créer complètement les personnages 3D pour les ordinateurs spatiaux ». Ainsi, il pense que le principal point fort de Sora est sa « bizarrerie ».
Le défilé de mode sous-marin de Josephine Miller
Le studio Oraar Studio basé à Londres est spécialisé dans la réalité étendue, la mode numérique et le design de visuels 3D, et crée des jeux interactifs ou encore des filtres pour les réseaux sociaux.
Sa co-fondatrice et directrice créative, Josephine Miller, a utilisé Sora pour imaginer un défilé de mode sous-marin.
On découvre un monde sous l’eau où les humains flottent sereinement et sont vêtus d’habits couverts d’écailles iridescentes.
D’après son témoignage, travailler avec cette IA a mis à rude épreuve son processus créatif. Pour cause, elle est impressionnée par « sa capacité à conceptualiser rapidement à un tel niveau de haute qualité ».
L’outil lui a « ouvert la possibilité de donner vie à des idées que j’avais depuis des années, des idées qui étaient auparavant impossibles techniquement ». Cela lui a aussi permis d’évoluer dans sa narration, et de « traduire mon imagination avec moins de contraintes techniques ».
August Kamp a créé un clip pour sa musique techno
La musicienne, chercheuse et activiste créative multidisciplinaire August Kamp s’est servie de Sora afin de créer un clip pour sa propre musique techno.
La vidéo est une succession rapide d’écrans d’ordinateur et de situations étranges. Selon la créatrice, « les visuels cinématiques offerts par Sora ouvrent des lignes catégoriquement nouvelles d’art ».
Elle estime que « Sora est vraiment un tournant pour moi en tant qu’artiste dont la portée a toujours été limitée par une imagination en contradiction avec ses moyens ».
Au cours des mois et des années à venir, on peut s’attendre à ce que de nombreux artistes utilisent les IA comme Sora pour créer leurs clips. Est-ce une menace pour les réalisateurs humains ?
L’agence Native Foreign déchaîne son imagination
L’agence créative Native Foreign, spécialisée dans l’IA, nominée aux Emmy Awards et basée à Los Angeles a utilisé Sora pour créer une vidéo surréaliste.
Elle va du film en noir et blanc à la ville champignon psychédélique. Son but était de « visualiser des concepts et d’itérer rapidement pour ses partenaires de marque ». De quoi explorer l’étendue des possibilités offertes par l’outil !
Selon le co-fondateur et directeur créatif, Nik Kleverov, Sora l’a beaucoup aidé à explorer des concepts qui avaient auparavant été mis de côté à cause des limites de ressources et des contraintes budgétaires de son agence…
Virée surréaliste avec Paul Trillo
L’artiste, réalisateur et écrivain Paul Trillo, connu sur Vimeo, nous entraîne dans une course effrénée à travers les rues de la ville et les étagères de bibliothèques, avec des silhouettes humanoïdes constituées de boules à facettes disco ou de déchets.
Après son essai, il estime que Sora est idéal pour « donner vie à des idées nouvelles et impossibles que nous n’aurions autrement jamais eu l’opportunité de voir ». Pour la première fois, il s’est senti « libéré de ses chaînes » en tant que cinéaste.
Il n’a pas été « restreint par le temps, l’argent, ou la permission d’autres gens, et a pu expérimenter de façon audacieuse et excitante ».
En effet, désormais, les cinéastes et autres créateurs vont pouvoir expérimenter librement sans crainte de gaspiller de l’argent ou de perdre du temps.
Dès que Sora sera disponible pour tous, on peut s’attendre à une véritable déferlante de vidéos expérimentales et à l’émergence de nouveaux styles inédits…
La sculpteur Alex Reben utilise Sora pour créer des modèles 3D
Au-delà des vidéos cinématographiques ou des clips, Sora offre de nombreuses possibilités pour d’autres arts.
Ainsi, le sculpteur Alexander Reben s’intéresse à la capacité de cette IA pour « transformer les vidéos en modèles 3D » et « propulser le système IA par-delà son cadre initial ».
Notons que Alex Reben a été choisi pour devenir le premier artiste en résidence chez OpenAI. Grande classe !
Révolution ou menace pour le monde du cinéma ?
Cette première vague de court-métrages créés par des artistes nous offre un aperçu du véritable pouvoir créatif de Sora, et de la manière dont cet outil pourrait transformer Hollywood et bien d’autres industries.
Selon un article publié par Bloomberg, OpenAI serait d’ailleurs en discussion avec plusieurs studios de cinéma et autres réalisateurs pour leur proposer d’utiliser Sora pour créer des films entiers !
Ces vidéos vont aussi permettre à la firme d’identifier les limites et les dangers de Sora, comme elle l’explique sur son blog. Un impératif avant de le relâcher dans la nature et d’ouvrir l’accès au grand public !
Cependant, cette première fournée ne fait pas que des heureux. Sur X, un ancien cadre de Stability AI dénommé Ed Newton-Rex accuse OpenAI de pratiquer ce qu’il appelle « l’artwashing ».
Il estime que la firme cherche à solliciter des commentaires positifs sur Sora de la part de quelques artistes, tandis qu’elle entraîne son IA sur les travaux d’autres créateurs sans leur demander leur permission ni les payer…
Alors, quelle est votre vidéo préférée ? Avez-vous des idées de prompt à fournir à Sora lorsqu’elle sera disponible pour tout le monde ?
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