Alors que la confidentialité en ligne est plus que jamais d’actualité, Google a récemment lancé son propre VPN intégré à ses offres Google One. Nous avons mené un test complet de ce service afin d’évaluer s’il peut constituer une alternative crédible face aux ténors du marché.
Le VPN s’impose désormais comme un outil incontournable pour protéger ses données personnelles et sa vie privée sur Internet. Face à la multiplication des cybermenaces, le chiffrement de bout en bout offert par un VPN de qualité est devenu indispensable.
Pour mieux répondre aux nouvelles attentes des internautes en matière de cybersécurité, Google a décidé d’intégrer sa propre solution VPN à ses abonnements Google One. Ce service est vendu à 9,99 € jusqu’à 49,99 € par mois selon la capacité de stockage cloud comprise entre 2 To et 10 To.
Mais, Google One VPN peut-il réellement se substituer à un VPN tierce-partie ou s’il vaut mieux continuer de miser sur les spécialistes du marché ? Voici le compte-rendu complet de nos tests.
Interface et installation
Le client VPN de Google One adopte une interface épurée, avec simplement un bouton On/Off. IL NE propose aucune option de configuration avancée. L’application Android est encore plus dépouillée que la version desktop Windows que nous avons testée.
L’installation est néanmoins on ne peut plus aisée. Il suffit de :
- Télécharger le client VPN depuis le tableau de bord Google One
- Saisir ses identifiants de connexion Google et le VPN se connecte instantanément.
En 2 clics, vous êtes connecté au VPN, sans paramétrage complexe.
Cette simplicité a cependant un revers : l’absence totale de choix de serveur. Impossible de sélectionner un pays en particulier, l’application choisit automatiquement un serveur dans votre zone géographique.
Performances VPN : vitesse et stabilité
Nous avons évalué les performances du Google One VPN sur une connexion fibre symétrique 1Gbps/1Gbps. Les tests ont été réalisés à la fois en WiFi 802.11ax (iPhone 13) et en filaire (PC Windows 10) afin d’obtenir des mesures précises.
En WiFi, le débit descendant est passé d’environ 400 Mbps sans VPN à 215 Mbps avec le VPN activé. On note ainsi une baisse de 45 %. En filaire, la vitesse de téléchargement est passée de 910 Mbps à 380 Mbps, soit une chute de 58%.
Ces résultats restent convenables pour de la navigation web classique mais sont en retrait par rapport aux meilleurs VPN du marché, capables de maintenir des vitesses proches du Gigabit/s même avec le VPN activé.
Autre déception : la connexion VPN de Google n’est pas des plus stables. Durant nos tests, nous avons constaté des déconnexions intempestives du VPN à plusieurs reprises, sur Windows comme sur Android. Le VPN se déconnectait parfois sans raison apparente, nous exposant temporairement sur le réseau. De plus, le client Windows ne propose aucun « kill switch » pour pallier ce problème. Ce mécanisme de sécurité est pourtant présent sur la version Android.
Test Google One VPN : contournement du géo-blocage
L’absence de choix de localisation constitue la limitation majeure du service VPN de Google. Contrairement aux fournisseurs de VPN traditionnels qui permettent de se connecter à des serveurs dans de nombreux pays, Google One VPN assigne automatiquement un serveur dans la région de l’utilisateur.
Il est donc impossible de simuler une connexion depuis un autre pays afin d’accéder à des contenus normalement géo-restreints. Cette restriction disqualifie complètement le VPN de Google pour le contournement des blocages territoriaux imposés par certains sites et services de streaming.
Nous avons mené plusieurs tests de déblocage de plateformes vidéo depuis la France. Sans surprise, Google One VPN s’est avéré totalement inefficace pour accéder aux catalogues américains de Netflix et Amazon Prime Video. Il ne permet pas non plus de lever le message « Indisponible dans votre région » sur BBC iPlayer.
Même constat pour le service Disney+ : impossible d’obtenir une interface dans une autre langue que le français ou de consulter le moindre contenu étranger. Le VPN maintient obstinément l’utilisateur dans sa zone géographique d’origine.
Cette limitation rédhibitoire pénalise en premier lieu les abonnés Google One voyageant fréquemment hors de France. Privés de la possibilité de choisir un serveur local, ils se heurteront à de nombreux messages d’erreur ou contenus inaccessibles depuis l’étranger, contrairement à un VPN traditionnel.
Finalement, l’aspect ultra-simplifié du service VPN de Google se fait ici au détriment de fonctionnalités essentielles pour de nombreux utilisateurs. Ce manque de flexibilité nous paraît difficilement acceptable alors que le moindre VPN gratuit permet généralement de sélectionner un serveur parmi des dizaines de pays.
Protection des données personnelles
La question de la conservation des logs d’activité est cruciale pour évaluer le niveau de confidentialité offert par un service VPN. Google assure ne pas enregistrer d’historique détaillé des sites web visités et des actions en ligne effectuées par les utilisateurs de son VPN.
Seules des métadonnées techniques de connexion sont supposément collectées : volume de données transférées, horodatage des sessions, adresses IP attribuées… Ces informations permettent d’analyser le trafic global sans pour autant associer une activité précise à un compte utilisateur.
L’audit de sécurité réalisé en 2021 par la société NCC Group semble accréditer ces déclarations. Les chercheurs n’ont trouvé aucune preuve de journalisation invasive côté serveurs VPN. Ils soulignent néanmoins que des modifications ultérieures du système par Google pourraient théoriquement permettre une collecte plus agressive.
Par ailleurs, certains utilisateurs pourraient légitimement se montrer méfiants quant aux pratiques réelles de Google. Sa réputation en matière de respect de la confidentialité des données n’est en effet pas irréprochable, comme l’ont montré plusieurs scandales par le passé.
Bien que l’approche de Google semble avoir évolué positivement, certains internautes préfèreront continuer de recourir à un fournisseur de VPN dont la protection des données personnelles est l’unique raison d’être.
Verdict
En définitive, le service VPN de Google se destine avant tout à un public d’utilisateurs novices recherchant une solution simple pour renforcer leur confidentialité sur les réseaux Wi-Fi publics.
L’interface épurée à l’extrême et l’activation en un clic séduiront celles et ceux qui sont rebutés par la complexité de nombreux VPN traditionnels. Le Google One VPN procurera un surcroît d’anonymat lors de la navigation web en déplacements. Et cela, même s’il ne s’agit que d’une protection de base.
Cependant, les lacunes apparaissent vite dès que l’on creuse les aspects plus techniques. L’absence de serveurs dans d’autres pays empêche tout déblocage de sites web ou de services de streaming géo-restreints. La stabilité perfectible de la connexion peut également laisser les données de l’utilisateur exposées en cas de défaillance temporaire du VPN.
De plus, les débits mesurés lors de notre test restent en deçà des standards offerts par les ténors du marché. Un point faible pour le téléchargement de gros fichiers ou le streaming 4K.
Au final, les voyageurs chevronnés ou les « geekers » à la recherche d’un VPN hautement performant et doté de fonctions avancées (choix de protocole, split tunneling, etc.) devront impérativement se tourner vers un spécialiste du secteur.
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Bonjour