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La France veut interdire les VPN et l’anonymat sur internet : est-ce vraiment possible ?

Les députés du groupe Horizons affilié au gouvernement Macron ont une nouvelle idée de génie : interdire les VPN sur mobile. Découvrez pourquoi ce projet est tout simplement ridicule, mais également dangereux pour la cybersécurité de la France et de ses citoyens !

C'est l'un des grands points forts d'internet : permettre à tout un chacun d'exprimer son opinion sous couvert d'anonymat.

Ceci permet de dire ce que l'on pense, sans avoir besoin d'être Rambo pour affronter physiquement les personnes en désaccord, ni risquer d'être éliminé directement par les services secrets du gouvernement.

Il s'agit d'une très bonne chose, sauf justement pour les personnes qui souhaiteraient faire régner la loi du plus fort… ou pour le gouvernement qui rêverait de pouvoir censurer les citoyens. 

La preuve : deux semaines après avoir abandonné leur projet d'interdire les VPN sur les réseaux sociaux, une trentaine de députés affiliés à la majorité présidentielle appelle à l'interdiction des VPN sur les smartphones.

Pour rappel, un VPN (réseau privé virtuel) permet de naviguer sur le web en toute confidentialité, en chiffrant sa connexion et en masquant sa véritable adresse IP. Ceci sert notamment à contourner la censure et à déjouer les restrictions géographiques.

Les députés Horizons veulent obliger et à retirer les VPN

Il s'agit d'un amendement rattaché au projet de loi SREN visant à sécuriser et réguler l'espace numérique, déjà adopté par le Sénat. Plus précisément, l'objectif serait d'interdire les VPN sur les boutiques d'applications Google Play d'Android et App Store d'iOS.

Or, ces députés souhaitent ajouter un nouvel article en deux parties qui modifiera les dispositions de la loi pour la confiance dans l'économie numérique en vigueur depuis le 21 juin 2004.

Le texte réclame que « Les boutiques d'applications logicielles s'assurent que les applications mobiles de réseau privé virtuel (VPN) qu'elles proposent, à titre onéreux ou à titre gratuit, ne permettent pas l'accès à un réseau internet non soumis à la législation et réglementation française ou européenne ».

Au cas où Apple et Google refuseraient d'obtempérer en supprimant ces applications, ils pourraient être « punis d'une amende ne pouvant excéder 1 % de son chiffre d'affaires mondial pour l'exercice précédent ».

Pourquoi cette interdiction serait totalement inutile ?

Alors pourquoi cette volonté d'interdire ? Les élus se justifient en expliquant être conscients de « l'impossibilité technique d'encadrer le recours à des VPN ». Ainsi, « cet amendement vise à mettre ce sujet en lumière afin, à terme, de trouver une solution technique pertinente et efficace ».

Quoi qu'il en soit, quand bien même cet amendement serait adopté, il n'est en réalité techniquement pas possible d'interdire les VPN sur mobile.

Plutôt que de passer par le Play Store ou l'App Store, il suffirait aux internautes de télécharger le fichier APK pour installer manuellement l'application sur leurs smartphones. Le processus est tout simple, et de nombreux tutoriels sont disponibles.

Par ailleurs, même s'il devenait impossible d'installer un VPN sur son mobile, rien n'empêche de télécharger un tel logiciel sur son PC.

Proton dénonce une violation des droits et un grave danger de cybersécurité

À travers un courrier adressé aux médias, le fondateur et PDG de Proton, Andy Yen, tire la sonnette d'alarme face à cet amendement.

Selon lui, l'interdiction des VPN serait une « violation des droits fondamentaux des individus qui sont au cœur des valeurs françaises et européennes ».

Il rappelle par ailleurs que les VPN sont utilisés par de nombreuses entreprises et administrations publiques, et que leur bannissement « n'aurait pas seulement un impact sur les utilisateurs, mais sur l'ensemble de l'économie française, augmentant l'ampleur et la virulence des cyberattaques ciblant les entreprises françaises et érodant la souveraineté numérique française. »

À ses yeux, il est donc impératif que « le gouvernement français s'oppose à des amendements aussi déraisonnables et s'assure que la loi SREN sécurisera réellement l'espace numérique plutôt que de mettre les citoyens français en danger ».

Rappelons que Proton propose son propre VPN, sa boîte email chiffrée, ou encore son service de stockage . Découvrez notre dossier sur cette entreprise qui fait de la confidentialité sa priorité.

La volonté d'un internet woke et bien-pensant

À l'heure actuelle, ce projet sinistre du groupe Horizons est donc totalement irréaliste. Il démontre cependant la volonté du gouvernement de stériliser et d'aseptiser internet, en permettant uniquement aux citoyens « bien pensants » de s'exprimer publiquement.

Or, une telle censure peut très rapidement créer une atmosphère malsaine et illusoire. Pour s'en rendre compte, il suffit d'avoir connu ce qu'était avant son rachat par et sa métamorphose en X.com.

À l'époque, seules les personnes orientées à gauche et en accord avec l'ordre établi étaient autorisées à s'exprimer sans risquer d'être bannies définitivement. Désormais, la parole est libérée et les « wokistes » sont accablés face à la supériorité numérique de leurs détracteurs.

Cela permet d'éviter de donner l'impression fausse qu'une communauté ultra minoritaire s'exprime au nom du plus grand nombre, ou que les décisions du gouvernement telles que le Pass Sanitaire sont acceptées à l'unanimité. Toutefois, il semble que le gouvernement soit nostalgique de cette époque de pensée unique…

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2 commentaires

2 Commentaires

  1. « seules les personnes orientées à gauche et en accord avec l’ordre établi étaient autorisées à s’exprimer sans risquer d’être bannies définitivement.  » C’est ce que racontent les fachos qui considèrent que tout ce qui n’est pas fachiste est de gauche! LOL
    En réalité, les plus actifs sur twitter sont … ceux de la fachosphère!!

  2. Bonjour, la phrase est au passé car c’était la politique en vigueur sur Twitter avant le rachat par Elon Musk. Les choses ont beaucoup changé sur X.

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